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L’exposition “Fais-moi rêver” : un moment hors du temps

L’exposition “Fais-moi rêver” : un moment hors du temps

07 May 2023 | PAR Elisa Barthes

La galerie Cécilia F se transforme en parenthèse onirique du 2 au 14 mai 2023 avec l’exposition Fais-moi rêver, organisée par l’artiste Clara Lang-Ezekiel. Six artistes présentent leurs réflexions autour de la rêverie, à travers la peinture, le dessin, mais aussi la broderie et la modélisation 3D.

Les artistes sélectionnés par Clara Lang-Ezekiel envahissent les murs en pierre de la galerie Cécilia F. Pour sa troisième exposition en tant que curatrice, elle fait le choix audacieux de prendre le thème du rêve, avec comme point de départ l’artiste Marcus McAllister. « On avait déjà travaillé ensemble et, comme je voulais retravailler avec lui, j’ai essayé de trouver un thème qui correspondait à son travail », explique-t-elle.

Le rêve dans la création

Les tableaux et dessins de Marcus sont, en effet, directement liés au sujet, puisqu’il noircit quotidiennement les pages de carnets qu’il appelle ses « estomacs oniriques ». Bien que ses dessins ressemblent à des paysages merveilleux, le lien au thème du rêve réside en réalité dans son processus de création. Pour lui, le rêve émerge du sommeil tout comme le dessin émerge de la toile.

L’artiste Naomi Selman se concentre elle aussi sur le processus de création comme réponse au sujet. Ses toiles en format carré d’une abstraite subtilité, invitent à se perdre dans les nuances de violet et bleu foncé. Réalisant ses œuvres avec de l’eau et de l’acrylique, l’artiste fait le choix de laisser les éléments réagir entre eux, perdant une partie du contrôle de son œuvre. C’est dans ce mouvement incontrôlé que réside le parallèle avec les rêves : « Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment les matériaux marchent sans moi, c’est un peu comme les rêves, il y a une part de nous, mais on ne contrôle pas tout », explique-t-elle.

L’influence de la technologie

Les toiles de Naomi contrastent avec les œuvres claires de Szab Kariko, disposées juste en face. L’artiste a imaginé spécialement pour l’exposition deux séries totalement différentes. La première, intitulée Rêves V2.0.23, est composée d’images modélisées en 3D. On y voit de petites planètes aux paysages divers, sur lesquelles se trouve un seul individu. « Avec cette série, je me suis questionné sur l’influence de la technologie sur les rêves. J’ai créé ses planètes dans lesquelles les gens sont seuls, pour montrer que la technologie est une expérience solitaire et qu’on peut s’enfermer dans notre monde », explique-t-il.

L’enfance et les souvenirs

Dans sa deuxième série, Szab Kariko aborde le sujet de l’imagination enfantine, avec des dessins spontanés nés d’une combinaison de techniques de crayon. Ces œuvres ont pour but de pousser le spectateur à renouer avec le rêve et la création de mondes fantastiques. L’enfance a également inspiré Annelies Schubert, pour une série de broderies à grand échelle. Originaire du Chili, elle s’est replongée dans ses souvenirs de petite fille en retournant dans sa chambre d’enfance. De cette introspection sont nées ces broderies en laines aux couleurs douces, chacune d’elles représentant un lit d’une chambre dans laquelle elle a vécu.

La mémoire semble être une composante importante des rêves, notamment pour l’artiste américaine Carolyn Ellis. Avec deux tableaux disposés l’un en face de l’autre, elle représente les moments précédant l’endormissement, comme des souvenirs abstraits. L’un est composé d’une vingtaine de petites toiles carrées, représentant chacune un fragment de pensée de ces moments-là. Le second lui répond, dans une toile complète sur laquelle est représenté un mouvement similaire. 

Représenter les rêves

L’artiste franco-américaine Clara Lang-Ezekiel a, quant à elle, été inspirée par les images créées par son esprit. « En pensant au thème, je me suis rappelé que j’avais tenu un journal de mes rêves. Je ne les avais jamais relus, c’était assez bizarre de retourner dans mon subconscient d’il y a 10 ans », explique-t-elle. Après une relecture riche en surprises, elle a sélectionné des morceaux de rêves et les a dessinés à l’aquarelle et au stylo sur du papier calque. Ces fragments sont suspendus dans la galerie, changeant d’aspect en fonction de la lumière et tournant au gré du vent.

Pour découvrir cette exposition, rendez-vous galerie Cécilia F, 4 rue des Guillemites dans le 4e arrondissement de Paris.

Visuel : affiche de l’exposition

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