
Décès de l’historien Paul Veyne
Ce jeudi 29 septembre, l’historien Paul Veyne nous a quitté à l’âge de 92 ans. Son œuvre abondante restera.
Un destin historique
Paul Veyne est issu comme il le dit lui même d’un « milieu populaire et inculte ». Mais au collège il se passionne pour l’Odyssée, il obtient son bac, intègre l’Ecole Normale Supérieure et passe l’agrégation de grammaire. Il rompt avec ses origines politiques et prend la carte du Parti Communiste Français jusqu’à l’entrée des chars soviétiques dans Budapest en 1956. Paul Veyne devient professeur à la Sorbonne puis à l’université d’Aix. Grâce à Raymond Aron il intègre le Collège de France mais il oublie de le remercier lors de sa leçon inaugurale. Ce dernier ne lui pardonnera jamais.
Un intellectuel pluridisciplinaire
Paul Veyne est à l’origine d’une œuvre abondante composée d’une vingtaine de livres et d’une centaine d’articles. Son sujet de prédilection : le monde romain qui est d’ailleurs gréco-romain comme il ne cessait de le rappeler. Il l’a étudié sous toutes ses coutures : sociale, institutionnelle, culturelle, … Ami de Michel Foucault et René Char, il a redonné à l’histoire toute sa dimension narrative. Avec lui l’histoire est redevenue littérature et les personnages historiques ont repris de la chair, de la psychologie.
Penser contre
Toute sa vie il a gardé cette image de provocateur, ce désir de liberté. À ses débuts dans les années 1970 le monde de l’histoire était régi par de grands paradigmes tel que le communisme, le structuralisme, les liens de causalité. Paul Veyne a construit un chemin solitaire au milieu des dogmes tout en restant un grand intellectuel. Cela lui a valu plusieurs prix. En 2017, la BNF l’a récompensé pour l’ensemble de son œuvre. Cet historien a toujours su avoir une approche pédagogique ce qui lui a permis d’avoir un grand succès public en 2015 avec son ouvrage Palmyre, l’irremplaçable trésor.
Visuel : couverture du livre L’Empire Gréco-romain