
L’enfer dans la ville : le duo Masina / Magnani permet de redécouvrir le réalisateur Renato Castellani
Dixième film de Renato Castellani, L’Enfer dans la ville (1958) nous plonge en immersion dans la prison pour femmes de Mantellate, à Rome où l’on suit la relation qui naît entre deux femmes interprétées par Giulietta Masina et Anna Magnani. A voir sur grand écran en version restaurée et enfin complète (director’s cut!) avec les Films du Camélia, le 9 janvier 2019.
Adapté du roman d’Isa Mari, Roma, Via delle Mantellate, L’enfer dans la ville commence par une accusation injuste : gouvernante dans une maison bourgeoise de Rome, Lina (Giulietta Masina) se retrouve en prison, accusée de complicité de vol dans la villa de ses employeurs. Dans la promiscuité de ce lieu qui l’effraie, elle rencontre la détenue la plus sensuelle, la plus cynique et la plus crainte, Egle (Anna Magnani), qui la prend sous son aile.
Naturaliste et théâtral à la fois, ce quasi huis-clos en cellule (il y a bien quelques sorties à l’église) propose des portraits touchants et des dialogues fuselés. Les deux actrice sont merveilleuses, Magnani étant au maximum du vénéneux et de l’hypnotique. Si le bien, le mal et la justice sont un peu surjoués, les scènes de foule de femmes sont assez poétiques, notamment une projection de cinéma dans la cour de la prison et les dialogues à travers les barreaux de plusieurs cellules. Si bien que cette immersion dans une prison de femmes romaines des années 1950 n’est pas sans nous rappeler la série Orange is the new black... .
L’enfer dans la ville, de Renato Castellani, avec Anna Magnani, Giulietta Masina , Alberto Sordi,Renato Salvatori, Italie, 1958, 1H36, version restaurée inédite, sortie le 9 janvier 2018.
visuels : photo et affiche officielles (c) Les films du camélia.