
Les vernissages de la semaine du 20 avril
Pour les vernissages de cette semaine, Toute la culture s’est focalisée sur les galeries du Marais qui ouvrent leurs portes à des artistes internationaux originaux.
An-My Lê, la guerre du Viêtnam revue et corrigée
À travers son regard de photographe, cette artiste née à Saïgon en 1960 et qui vit et travaille aujourd’hui à New York décide d’appréhender la réalité de la guerre de manière singulière. Avec Small Wars présentée à la galerie Marian Goodman, la photographe expose le résultat de l’expérience peu commune qu’elle a faite. En effet, An-My Lê s’est « infiltrée » pendant quatre étés consécutifs au sein d’un groupe d’individus dont le passe-temps consiste à recréer le plus fidèlement possible des scènes de la guerre du Vietnam en Virginie et en Caroline du Nord. Pour pouvoir avoir accès à leur « terrain de jeu », elle a participé activement à leurs rencontres et entraînements, acceptant d’incarner différents rôles « ennemis » déguisée en vietcong ou en soldat de l’armée nord-vietnamienne. Les photographies ne portent aucun jugement sur ce hobby ni sur ces hommes qui le pratiquent, mais questionnent la manière dont une guerre peut être rememorée. Comme dans ses autres séries, une attention particulière est portée sur l’environnement naturel. « En collaborant avec les “reenactors” de la Guerre du Vietnam j’ai été fascinée par l’importance du paysage en tant que signification stratégique. Chaque sommet de colline, virage, groupe d’arbres ou champ suggérait une possible embuscade, échappatoire, zone d’atterrissage ou de campement ». Elle en a profité également pour retourner dans le pays de son enfance et en faire un portrait sensible : cette partie de l’exposition se poursuit à la librairie Marian Goodman. Vernissage le 20 avril de 18h à 20h au 79, rue du Temple (3e). Plus d’informations sur le site de la galerie.
Anita Molinero à la galerie Thomas Bernard
Avec son exposition “La Grosse bleue”, l’artiste présente sa deuxième exposition personnelle à la galerie Thomas Bernard. Par son utilisation toute personnelle du polystyrène et des matériaux industriels plus généralement, elle expérimente depuis les années 80 la sculpture monumentale. Cependant, par l’aspect brut de ses œuvres, on peut dire qu’elle s’inscrit dans une histoire post-minimale de la sculpture. À découvrir au 13, rue des Arquebusiers, Paris (3e). Vernissage le vendredi 21 avril. Retrouvez toutes les informations sur le site de la galerie.
Ha Chong-Hyun, la tranquilité du geste
Tel un Pierre Soulages français, ce Coréen s’est lancé dans la voie de l’abstraction en peinture. Il fut d’ailleurs l’un des premiers de sa génération à le faire, dès le début des années 1960. Entamées dès 1974, ses peintures prennent le nom générique de “Conjonction”. En Corée, Ha Chong-Hyun est également l’un des pionniers des dispositifs sculpturaux fait à partir de matériaux “pauvres” tels que dans l’Arte Povera. Il a en outre été à l’avant-garde du mouvement Korean Informel. Vernissage le samedi 22 avril à la galerie Almine Rech au 64, rue de Turenne (3e). Retrouvez toutes les informations sur le site de la galerie.
Jutta Koether à la galerie Campoli Presti
Originaire de Cologne, l’artiste présente dans cette exposition personnelle aussi bien des peintures que des sculptures. Ses installations, comme Viktoria (2013) font penser à du Judy Chicago version plus épurée. Cette exposition présentée sous le nom de Serinettes, Ladies Pleasures varying se révèle par ailleurs empreinte de beaucoup de féminité dans son ensemble.
Vernissage le samedi 22 avril, 6, rue de Braque, Paris (3e). Retrouvez toutes les informations ici.
Visuels : © Courtesy Galerie Thomas Bernard – Cortex Athletico ; Jutta Koether
Berlin Boogie (Bruised Grid #7), 2016, acrylique sur toile,
30 x 30 cm ; © courtesy de l’artiste An-My Lê ; Ha Chong-Hyun, Conjunction 16-101, huile sur chanvre, 130 x 162 cm © Ha Chong-Hyun – courtesy de l’artiste et de l’Almine Rech Gallery