
L’été de Giacomo, finie l’innocence
C’est le temps de l’amour, le temps des secrets et de l’aventure… C’est naturellement l’air que l’on fredonne sous le ciel pluvieux de Paris après avoir passé un été ensoleillé près d’une rivière italienne.
L’été de Giacomo d’Alessandro Comodin est un film hybride qui navigue entre fiction et documentaire. On se doute que les personnages jouent leur propres rôles.
Giacomo (Giacomo Zulian) passe l’été avec une fille, (Stefania Comodin). Lui est sourd, elle entend. Il porte un appareil, écoute queen et les Chemical brothers. Sont-ils amis, amoureux, est ce qu’elle est son éducatrice ? Le flou reste intact.
La camera, influence Dogme se laisse guider par les acteurs, elle bouge, tourne, nous écœure, nous perd. Elle se calme, amenant les deux adolescents à découvrir une crique sublime qui sera leur terrain de jeux d’eau tout l’été.
Si le désir grimpe entre les deux, les corps s’observent, un téton se découvre au grès du courant, une fesse se dévoile à l’occasion d’une bataille d’eau, pas un baiser ne dérape. Ce qui se déroule devant nos yeux c’est l’entrée dans l’âge adulte, la chronologie est peu présente, la fin du film nous embrouille dans une mélancolie d’ailleurs bien appuyée par la chanson Fifteen years ago balancée lors d’une ballade au coucher du soleil à vélo.
Les images restent tout comme l’impression d’un propos qui se complexifie au fur et à mesure. Ces deux-là sont une allégorie d’Adam et Ève et l’accès aux sons autres que ceux de la nature, les font plonger dans une réalité temporelle inivitable.
L’été de Giacomo a été auréolé de nombreux prix à Locarno, Entrevues Belfort et au Jeonju International Film Festival.
2 thoughts on “L’été de Giacomo, finie l’innocence”
Commentaire(s)