
“La femme silencieuse”, l’exil londonien de Stefan Zweig au Petit Hebertot
Alors que Les derniers jours de Stefan Zweig, décrits pas Laurent Seksik et joué au Théâtre Antoine parlaient de la période brésilienne, La femme silencieuse se concentre sur le passage à Londres et sur le dernier amour de l’écrivain juif-autrichien. Un texte fidèle de Monique Esther Rotenberg, mis sobrement en scène par Pascal Elso, en reprise jusqu’au 23 février au Petit Hebertot.
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Terriblement angoissé par la situation en Autriche, l’écrivain de renommée international Stefan Zweig a laissé sa femme, Friedrike, derrière lui pour s’installer à Londres, où il travaille sur sa biographie de Marie Stuart avec sa jeune et vive secrétaire, Lotte. Mais tandis-que Richard Strauss bataille pour que l’opéra de Vienne joue malgré les drapeaux nazis l’Opéra dont Zweig a écrit le livret, La femme silencieuse, le provisoire londonien se prolonge et l’amour naît entre le vieil écrivain déprimé et la douce Lotte.
Bien qu’on ait du mal à croire qu’une jeune femme brillante puisse tomber amoureux d’un vieil écrivain qui lui sert des litanies de maximes déprimantes sans aucune lumière et aucune promesse, l’intérieur sobre, les citations des roman de Zweig, les délicats jeux de lumière, le doux tapotement de la machine et la fraîcheur jamais nunuche d’Olivia Algazi dans le rôle de Lotte portent le texte avec grâce. Devant tant de fidélité au romancier et aux ombres du trio amoureux, le public fond et applaudit à tout rompre.
La femme silencieuse, de Monique Esther Rotenberg, mise en scène : Pascal Elso, avec Pierre Arnaud Juin, Olivia Algazi, Corrrine Jaber, durée 1h20.
visuel © le cerceau