![[Festival d’Avignon] « Même les chevaliers tombent dans l’oubli » : Matthieu Roy règne sur le jeune public](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2014/07/140408_rdl_0095-920x613.jpg)
[Festival d’Avignon] « Même les chevaliers tombent dans l’oubli » : Matthieu Roy règne sur le jeune public
L’une des innovations de cette 68e édition est d’avoir augmenté la place donnée au tout public, c’est à dire, aux spectacles à voir en famille. Le résultat est là : du grand spectacle, magnifiquement joué et mis en scène, dans une forme courte (45 minutes) et visible à partir de 8 ans.
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Qui est George ? Un révolutionnaire artiste mort en 1799 ? Ou l’amoureuse de Mamadou (Carlos Dosseh), ce garçon noir conspué dont les camarades de classe ne comprennent pas l’identité : tu viens d’où ? répètent-ils à l’envi, il répond : “du 9-3″, et eux :” mais avant ?”. Mais avant, avant quoi ? Lui est né là, comme eux. Et il n’y a qu’elle noire comme lui qui semble avoir de la compassion pour le beau garçon. Mais elle, elle a un nom de garçon… Georges et elle a un secret bien gardé : sa peau n’est pas sa peau, elle l’a volée à une petite fille morte.
Même les chevaliers tombent dans l’oubli est un texte ( superbe) de Gustave Akakpo qui est une double métaphore : il y a un conte initiatique ici qui vient raconter la crise identitaire adolescente et il y a également, la question sous-tendue du racisme, de la question de la bonne et de la mauvaise couleur.
Nous avancerons dans une forme mixte : vidéo/ théâtre, qui est ici maniée et maîtrisée à la perfection. Les comédiennes qui campent les différentes George (Charlotte van Bervesseles et Gisèle Adandejian ) interagissent avec une “bande de jeunes” volontairement stéréotypée de la sorte : langage weshard et capuches sont de sortie. Dans la vie de George, il y a une maman, blanche qui travaille trop au point de “ne plus savoir” si elle a ou non une petite fille de huit ans.
Le spectacle est absolument parfait, la mise en scène est un écrin pour ce texte très bien porté où les jeux de clair-obscur et le ballet des panneaux supports au vidéos créent des atmosphères fantastiques aux limites légères de la science-fiction. Ici, on est mal dans sa peau au point d’avoir besoin d’être avalé par les autres pour faire corps sociétal, pour être dans le groupe.
Nous avions laissé la compagnie du veilleur, au Off d’Avignon en 2012 avec une Conférence géniale et froide, ici, le metteur en scène entre dans le cercle privé du Festival d’Avignon avec brio.
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Visuel : © Christophe Raynaud de Lage
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Gassin
Et ce texte SUPERBE est publié aux éditions Actes Sud-Papoers dans la collection Heyoka Jeunesse !