
La bible, vaste entreprise de colonisation d’une planète habitable au Théâtre de la Bastille
Dans une adaptation trés libre de la Bible, Céline Champinot met en scène dans un univers foutraque cinq jeunes scouts à la sortie du catéchisme. Si le propos est faible le spectacle est ravigotant.
Céline Champinot, après le succès de VIVIPARE propose sa nouvelle création, La Bible, vaste entreprise de colonisation d’une planète habitable. Sur le plateau une multitude de décors et d’objets veulent faire entendre la multiplication des sens de cette histoire de fin d’un monde volontairement déjantée.
Nous sommes dans une chanson de gestes futuriste construite au sein d’un décor extra-ordinaire par une joyeuse folie qui se prête à un pseudo délire qui secrètement se réclame édifiant. Les comédiennes font succéder dans un espace en perpétuelle mutation des scènes que l’on imagine réglées de façon chirurgicale cependant que le geste mime une improvisation adolescente et artisanale. Nous sommes au spectacle, et ce show est drôle et stupéfiant.
La pièce accuse l’injonction biblique du croissez multipliez de constituer l’origine du danger écologique. Très proche de la traduction de André Chouraqui le texte remplace Jérusalem par Shanghai. Il tente ainsi d’éviter sans y parvenir de se transformer en une disputation new-look d’une inquisition où la nouvelle religion écolo-vegan-altermondialiste aurait remplacé l’ancien catholicisme, mais celui-ci persiste et le judaïsme une fois de plus est accusé d’avoir tuer le prophète. Peu nous chaut de ce salmigondis de militantisme radical et simpliste. (On retrouve toutefois la cause du genre qui livre ici une vertueuse bataille) Le geste ne parle pas à l’âme ni à l’esprit. Il est un show truculent où le talent est toujours présent. La troupe à l’énergie bouillonnante assure un spectacle haletant au milieu d’une joyeuse apocalypse.
La bible, vaste entreprise de colonisation d’une planète habitable
de Céline Champinot
au Théâtre de la Bastille
Crédit Photo : ©Céline Champinot