Les Blanche-Neige en crise d’ado de Catherine Baÿ
Depuis 2003, Catherine Baÿ fait pousser des icônes de Disney partout dans le monde. Généralement, elles préforment, comme en 2010 quand elles envahissaient de leurs robes jaune et bleu le centre Pompidou. Ici, en 2015, c’est à un étrange Anniversaire que nous convie la metteuse en scène pour un one shot vu le 24 janvier dans la salle de spectacle de Beaubourg.
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Prendre une image iconique tirée de l’enfance, support à toutes les interprétations et en faire un objet d’étude télévisuelle. Sur ce plateau de prime time, où les cameramen ne savent plus où donner de la tête, le journaliste s’affole et Léa Zitrone, auteur d’un livre sur le phénomène pointe la censure qui se déchaîne techniquement quand on ose parler d’elles.
Elles, on ne sait jamais qui elles sont. Elles sont habillées comme l’héroïne à la pomme mais rien ne fait d’elles des anges. On les voit errant sur des dizaines d’écrans munies d’armes de guerre tandis que surgissent mollement, et de façon aseptisée, des figures comme une Lady Gaga pas très crédible.
Justement, il est urgent que rien ne soit crédible ici. Après tout, ce n’est que de la télé, et rajoutons, ce n’est qu’une figure d’Hollywood. Ici, Grimm est loin. Après avoir vu son conte être trituré, Blanche Neige est maintenant tellement émancipée qu’elle en devient invisible. Sa présence est de l’autre côté du miroir, c’est ce qui nous arrive sur l’écran. Il y a une tension qui se dégage de ce ballet pas assez foutraque, pas assez déjanté. Cela ne décolle jamais vraiment, sauf à l’occasion d’une image de fin où tout fait sens.
C’est bien le mythe qui ici est totalement re-vu avec en fil conducteur la seule question : qui est la plus belle, qui sous entend l’impossibilité du multiple. Au final, cet Anniversaire en est bien un. Bilan d’une époque en pleine obsession où la fête est blasée mais ponctuée de géniales idées. Mention spéciale à Laurence Haziza en bombe sexy complètement déphasée.
Interview de Catherine Baÿ par Catherine_Bay
Visuel : ©Marc Dommage
