
Caroline Breton en chantier à l’Etrange Cargo
Mais quelle étrange ouverture ! Une ouverture parfaite bien sûr totalement underground, totalement Ménagerie de verre, totalement Étrange Cargo ! Caroline Breton et Charles Chemin ont déployé le spectacle I Hope, un manifeste féministe et photographique tout à fait pertinent.
Caroline est nichée dans le public quand tout commence. Elle prend la parole et s’interroge sur le fait que Francesca Woodman apparaissait toujours seule sur ses photos.
« Ça va passer, ça va passer »
Mais quelle est la bande son de ces accumulations de gestes ? Elle prend la pose en arrêt sur image : une course, un corps allongé, un saut au sol, un alignement, un doigt qui montre (quoi ?)…
Tee-shirt blanc, pantalon noir, baskets blanches, yeux bleus, lèvres rouges et surtout cheveux lâchés, elle fait naître la danse de plus en plus, installant, en mêlant son corps aux sons urbains mixés et joués live par Dom Bouffard, un rythme de plus en plus entêtant.
Très exigeante, la proposition se regarde avec attention. La surprise sera totale quand elle se multipliera dans un manifeste qui attaque le patriarcat avec force.
On obtient alors la réponse posée au début : quelle est la bande son de ces mouvements ? Des mots qui sortent doux et tapent dur .
Cette très forte performance ne s’accorde aucune facilité. Elle égratigne. Et elle se niche en nous pour nous avaler… pourquoi pas dans le mur blanc de la ménagerie ?
Ce non solo prend des allures métaphysiques en questionnant la disparition de la matière. Une façon étrange (forcément) d’être au monde, mais dans un monde où le beau et le laid, où le bien et le mal n’ont aucun sens.
L’Étrange Cargo vient de commencer et se poursuit jusqu’au 6 avril. Tout le programme est ici.
Visuel : ©Clelia Schaeffer