
Rupture difficile et sadomasochisme fleuri aux Sujets à Vif
Décidément, les paillettes semblent être l’accessoire clé de la 72e édition du Festival d’Avignon. Et le matin, elles brillent entre rupture et douleur consentie pour l’excellent programme A du Sujet à Vif, l’iconique collaboration entre la SACD et le Festival.
Tout commence avec Scali Delpeyrat et Alexandre Vantournhout pour La rose en céramique. Rose, c’est le prénom de l’ex. Elle est partie, il ne s’en remet pas. Il ne reste d’elle qu’une trace : son prénom en lettres brodées sur une serviette de bain. La loose. Alors, le comédien se demande ce qui en demeure. Il dit : “J’aimerai me dire : ça c’est important”. Alors, le danseur le dédouble, lui sert d’appui, de pilier. Cela ne suffira pas, cette histoire finira encore plus mal qu’elle n’a commencé. Le jeu de Scali Delpeyrat est impeccable, cynique à souhait. Alexandre Vantournhout est immense, et frise la contorsion pour ne pas laisser tomber l’homme largué.
Peut-être que pour retrouver Rose, Scali aurait dû passer un coup de fil à Carita Abell. Pour L’invocation à la muse, elle partage son rituel BDSM avec Vanasay Khamphommala qui est chanteur/se et performeur.
Il arrive le visage recouvert d’un sac rouge, et en costard blanc. Il agite une sonnette et sort d’un panier de pique-nique des choses : une boite d’œufs, des fleurs…. Elle, en robe jaune, le regarde. Et il va triper… elle va le piquer, le fouetter et il va en redemander.
C’est délicieux. Le corps est comme dans le premier manipulé. Il lui appartient. Mais tout cela a un but : libérer la voix, le visage et repartir en icône, queer, majestueuse.
Sujets à Vif A, à 11h, du 7 au 13 juillet dans le Jardin de la Vierge du Lycée Saint Joseph. Retrouvez tous les articles de la rédaction ici
Visuel : L’invocation à la muse © Christophe Raynaud de Lage