
Atvakhabar Rhapsodies à Lyon : voyage au bout de l’imaginaire
De 30 juin au 7 juillet se rejoue à l’Opéra de Lyon le spectacle Atvakhabar Rhapsodies créé dans ce lieu-même pas plus tard que la saison dernière. Le projet enchanteur et enchanté de Marcia Barcellos et Karl Biscuit avait déjà unanimement plu et l’on ne peut que se réjouir de la décision, en ces temps pas toujours faciles, de redonner si vite ce ballet unique qui fait voyager, sourire et parfois aussi rire.
Le principe de cette expérience, ou bien de ce fabuleux voyage, est assez simple : nous assistons à la retransmission d’un documentaire inédit faisant appel à une technologie originale. Dans les années 1920, Emile Prokop s’embarque à bord d’un dirigeable pour une aventure digne des plus beaux romans d’aventure de notre enfance. Il rapporte un documentaire sur un peuple «si mystérieux que d’aucuns auraient pu le qualifier d’imaginaire», ce que nous voyons sous forme de bribes en une trentaine de tableaux grâce à un procédé cinématographique proche de ce que nous qualifions aujourd’hui de la “3D”. Nous sommes donc plongés dans un univers cinématographique aux références multiples : de Jacques Tati à Jacques Demy, de Georges Méliès à Tim Burton, de Caspar Friedrich aux frises d’Angkor, sans oublier un air de Jules Verne, père de ce genre d’Odyssée fantastique. Le merveilleux prend vie sous nos yeux écarquillés pour une suite de multiples tableaux tous fantastiques, mêlant les genres et parvenant à donner une véritable existence à ce monde imaginaire.
Trois “époques” retracent la vie sur Atvakhabar, chacune d’elle dans une atmosphère particulière tout en restant parfaitement cohérente avec l’ensemble. Les danseurs sont absolument époustouflants et l’on passe de la danse contemporaine au film muet avant de voir un guerrier armé d’un bâton chorégraphier un combat. Entre chacune de ces époques se glissent deux intermèdes, l’un sur le langage, l’autre sur les parades amoureuses, tout deux apportant la touche de comique au spectacle. Les êtres qui défilent ont tous leur(s) particularité(s), mais on notera ce que l’on pourrait qualifier des deux “cousins machin version disco” désopilants et dont la morphologie permet des figures originales. Les dialogues de cinéma mis bout à bout pour représenter une parade amoureuse sont une belle trouvaille, comme tout le reste finalement.
Ce ballet cinématographique en noir et blanc ne serait bien sûr rien sans les costumes absolument merveilleux de Christian Burle dans des décors de Jean-Luc Tourné simples mais tout en harmonie avec la musique et le fond filmé. La musique, qui est également de Karl Biscuit, est enregistré et non pas joué par l’orchestre, ce qui ne gêne en rien, bien au contraire : nous assistons à la projection d’un documentaire, il est donc logique que la musique ne soit pas jouée en direct.
Vous l’aurez compris, Atvakhabar Rhapsodies touche à de nombreux univers pour en créer un unique où l’on prend un véritable plaisir à plonger durant près d’une heure et demie, enfants comme parents. Une parenthèse merveilleusement féérique pour s’évader dans l’imaginaire. Pourquoi hésiter? D’autant plus que ce spectacle sera retransmis en direct pour un “Ballet en plein air” samedi 4 juillet à partir de 21h30 place des Terreaux à Lyon mais également dans 12 autres villes de France (pour plus d’informations, voir ici). Une parfaite idée pour une sortie (gratuite) en famille qui saura ravir petits et grands! Voir notre article à ce sujet.
© Jaime Roque de la Cruz
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2 thoughts on “Atvakhabar Rhapsodies à Lyon : voyage au bout de l’imaginaire”
Commentaire(s)
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Deutschmann
Bonjour,
J’ai adoré Atvakhabar Rhapsodies lors de la diffusion à la télé. Je souhaiterais savoir s’il existe un DVD de ce spectacle pour me le procurer. Pouvez-vous me dire à qui m’adresser, svp. Merci
Cordialement
Sylvie Deutschmann
Elodie Martinez
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre lecture.
Il n’existe malheureusement pas de DVD à notre connaissance, mais l’Opéra de Lyon devrait être plus à même de vous renseigner sur cette question, notamment si le projet est encore en cours.
Bien cordialement,
Elodie Martinez