
Simple Minds « Street Fighting Years » 30eme Anniversaire : un album politique et artistique élégant !
Il y a trente ans « Street Fighting Years » clôturait les années 80 sur fond d’apartheid en Afrique du Sud et de tensions communautaires en Irlande.
On ne présente plus Simple Minds groupe phare des 80’s, tant sa réputation mythique rayonne de par le monde. Ce qui est sûr, c’est qu’en quarante deux ans de carrière et plusieurs millions d’albums, Jim Kerr et ses acolytes imposent le respect. Enchaînant concerts sur tournées marathon, albums étonnants sur disques pas toujours à la hauteur, le combo écossais a su tenir le haut du pavé jusqu’au milieu des 90’s. Après un passage à vide, le groupe a su renouer avec le succès public au milieu des années 2000. Sur quatre décennies, Jim Kerr et son groupe à géométrie variable se sont bâtis une réputation d’artisans pour faire de leur rêve de jeunesse cette formidable machine rock. Avec le temps, leur post punk new wave mélodique i s’est répandu telle une traînée de poudre sur les ondes FM de la planète. Un chanteur charismatique doublé d’un guitariste inspiré -Charlie Burchill- et une solide réputation de bêtes de scène ne pouvaient faire que le reste. Huit albums plus tard, en 1989, le groupe allait définitivement propulser la pop new wave sur le devant de la scène internationale avec ce « Street Fighting Years ». Alors trente ans plus tard, qu’en est il ? En réécoutant, on se dit que qu’ l’album a su résister à l’épreuve des modes et des courants musicaux. Non seulement les singles « Mandela Day », « Biko » ou « Belfast Child » sont là,imparables , grâce au travail de Trevor Horn à la production. Enregistré en Ecosse entre 1988 et 1989 avec l’aide de deux percussionnistes renommés – Manu Katché et Stewart Copeland- l’album marque une rupture avec le précèdent multi platiné « Once Upon A Time ». Ici les compositions explorent de nouveaux territoires et captent immédiatement l’attention à travers des textes politiquement chargés. Dans la foulée du concert caritatif Live Aid de 1985, l’âge de la trentaine aidant, Jim Kerr conduit les musiciens sur un rock plus “adulte”, à travers un engagement humanitaire et politique plus marqué. Trevor Horn (ex-bassiste des Buggles désormais passé à la production) sculpte et peaufine ce son taillé pour les « stadium rock » et y insuffle une couleur folk celtique. De son côté, Jim Kerr expérimente des plages musicales beaucoup plus longues, beaucoup plus atmosphériques. On y trouve des chansons lentes comme “Let It All Come Down” avec ce gimmick de bootleneck, « Street Fighting Years » aux ambiances planantes rehaussées de cordes symphoniques où les guitares électriques viennent en contrepoint. « Street Fighting Years » est une chanson importante pour Jim Kerr qui relate les violences urbaines et l’assassinat de son ami, le chanteur chilien Victor Jara. Le groupe aussi hommage à de célèbres militants politiques comme Nelson Mandela « Mandela Day ” et Steve Biko à travers une reprise du classique « Biko « de Peter Gabriel. A noter, la présence de Lou Reed sur « This Is Your Land ».
Pour fêter cette date anniversaire, le label Universal réédite ce chef d’œuvre dans une édition spéciale anniversaire remastérisée à Abbey Road. L’édition super deluxe 4 CD contient des remixes, des faces-B ainsi que le ‘’Live in Verona’’ concert inédit enregistré en Italie en septembre 1989. Un beau travail de réédition pour” Street Fighting Years” qui reste l’un des meilleurs albums du groupe.