
GUILLAUME PERRET & THE ELECTRIC EPIC, à la croisée du jazz et du grunge
Ce week-end, le Paris Jazz Festival offre un focus “découverte”. Ce samedi, l’ADAMI accompagnait ses “talents jazz”, deux saxophonistes, Céline Bonacina et Guillaume Perret. C’est ce dernier qui a enflammé un parc aux températures automnales.
Il faut d’abord saisir ce que le label “talent jazz” apporte. Ce “tampon” accolé aux noms de ces musiciens leur assure une tournée sur les plus beaux festivals grâce à des partenariats sérieux avec Jazz à Vienne ou le London Jazz Festival. Cette opération est organisée par l’Association artistique de l’Adami dont la mission est de permettre aux artistes-interprètes professionnels de démarrer ou de poursuivre leur carrière dans les meilleures conditions. En conférence de presse, Guillaume Perret affirme “Je veux que la musique soit ressentie c’est le but de la démarche. Je puise dans tout : le grunge, la musique indienne, la viole de gambe …”
Sur scène, il ne dément pas. Il se présente d’abord seul, la petite trentaine et le bon look qui va avec, jean, chemise, petite veste noire. Il manipule un bec de saxophone relié par câble à une multitude de pédales. Le son est saisissant dans un détournement de classicisme.
Il fait ensuite entrer Jim Grancamp à la guitare électrique, Phil Bussonnet à la basse électrique, et ,Yoann Serra à la batterie. S’ensuivra une heure trente de concert absolument survolté où les instruments hurleront dans une tessiture rock et grunge… tout en restant totalement ancrée dans l’écriture jazz.
Chaque morceau propose d’étonnantes variations qui vous attrapent par le bout du nez pour vous relâcher 6 ou 7 minutes plus tard. Entre temps, du jazz archétypal sera livré par touches. Les boucles et les regards se multiplient, puis la mutation est pleine vers un son de “pogo”.
Étonnant d’autant plus que l’affaire touche à l’absolue beauté. Chaque refrain se fait entêtant dans une recherche du son surprenante. Quand la facilité semble poindre, le quartet vient la casser dans un jeu de question/ réponse posé d’abord par le saxophone qui vient rencontrer l’acidité des cordes. L’arythmie devient évidente.
Il est surprenant de voir à quel point les quatre font corps, laissant rarement la place à des soli. L’ensemble est évident et iconoclaste. Guillaume Perret est un gars à suivre de près.