
Hyper Bien, les délicieuses versatilités de Fred Fivaz
Chez Rouergue, le dessinateur Fred Fivaz signe un premier album espiègle, qui fait l’éloge du changement d’avis.
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Pourquoi choisir ? Sérieusement ? Et encore plus à 4-5 ans quand c’est même pas un jour d’école ? C’est vrai ça pourquoi choisir entre une sieste et une promenade en canoë ou en bolide du futur? Et pourquoi du côté de l’auteur choisir entre l’écriture et le dessin ?
Tout est rigolo ici. Les lettres rouges carrées mais dansantes et surtout la tête très très grosse de Charles, le héros seul en scène ici qui passe son temps et ses vacances à avoir “une soudaine envie”.
Evidemment, on se demande si Charles rêve ou si il imagine. Les résonances avec la réalité sont délicieuses. Charles prépare tout, précautionneusement et quand tout est prêt il balaye tout pour un ailleurs de plus en plus fantasmagorique.
Fred Fivaz décrypte, avec un choc pastel/vif dans ses teintes, le principal trait des humains : la frustration. Charles veut autre chose, toujours. Il n’est jamais satisfait du moment. Les enfants rient aux éclats face à ce personnage toujours en mouvement, au flegme speed. C’est très intelligent, absolument pas moralisateur et loin des structures classiques du conte.
A partir de 4 ans, et fonctionne très bien pour 5 ans.
Hyper Bien, Fred Fivaz, Rouergue, 2018, 14 euros