
“La Fourmi Assassine” de Patrice Pluyette : décalé et surprenant, mais un peu court
Une enquête pleine de digressions dans un univers épais, le tout relevé par une ironie inattendue : la recette était presque parfaite. Malheureusement l’intrigue et le style fondent un peu trop rapidement, faisant perdre au livre une partie de sa saveur.
[rating=3]
Odile Chassevent a disparu et l’inspecteur Rivière a sous la main deux coupables de bonne facture, mais toujours pas de preuves, ni même d’indices. D’intuitions en fausses pistes, de soupçons en aveux, Patrice Pluyette nous balade entre un suburbain médiocre et un rural douteux dans une ambiance à la Delicatessen.
L’auteur s’amuse de cette situation et de ses personnages, rythmant le récit d’une alternance d’ironie distanciée et de subjectivité totale. Le tout est bien servi par un style décalé qui n’est pas sans rappeler le polar hautement digressif Des femmes qui tombent de Pierre Desproges.
La Fourmi Assassine, petit roman surprenant, commence comme une friandise douce et acidulée. Vraiment dommage qu’il s’essouffle un peu par la suite.
Patrice Pluyette, La Fourmi Assassine, Seuil, Janvier 2015, 144 p. 15€
© visuel: couverture du livre.