
« La femme de Dieu », un premier roman en coulisses par Judith Sibony
Premier roman publié chez Stock en cette Rentrée Littéraire 2018, La femme de Dieu creuse avec psychologie les généalogies d’un dramaturge célèbre.
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Robert Pirel est un dramaturge et metteur en scène très connu. Marie depuis toujours avec son égérie, la royale Elizabeth, il est en train de perdre sa mère, Luce et vit depuis deux ans à l’hôtel quand il monte sa pièce Le Dernier Cri. Qui dit Dernier cri dit aussi nouvelle maîtresse et Natacha Walz rêve d’enfant de l’auteur célèbre. Cette quête mettra en cause toute la lignée de Robert: de Luce, à Julie, sa fille de vingt ans.
En nous conviant en coulisses dans une ronde où chaque personnage joue tellement bien sa partition que le moindre changement d’intonation d’un partenaire l’ébranle, Judith Sibony livre une premier roman lucide et dense sur le monde du théâtre. La névrose, le secret et les lignées s’arriment au narcissisme des artistes pour donner à La femme de Dieu un arrière goût de Cassavetes tourné en français. La question subsidiaire est : pourquoi la forme roman? Les dialogues et phrases clés sont si travaillées qu’on imagine bien une pièce de théâtre émerger de ce roman familial.
Judith Sibony, La femme de Dieu, stock, 270 p., 18,50 euros. Sortie le 22 août 2018.
visuel : couverture du livre