
Yerma
« La femme de la campagne qui n’a pas d’enfant est inutile, comme un bouquet d’épines, déclare Yerma. Inutile et mauvaise ».
Sans doute en va-t-il de même pour celle qui n’est pas aimée, comme elle le souhaiterait ou celle qui ne trouve pas sa place dans le monde comme il va.
Deuxième volet d’une trilogie comprenant Noces de sang (1933) et La Maison de Bernarda Alba (1936), Yerma (1934) trace le destin, sur plusieurs années, d’une jeune épouse qui ne parvient pas à devenir mère. Marié à un homme qui passe d’avantage de temps à s’occuper de son exploitation agricole qu’à lui manifester l’amour et l’attention dont elle a besoin, cette femme s’enfonce peu à peu dans la frustration, le désespoir et le malheur.
Pour sa première mise en scène, Daniel San Pedro – cofondateur de la compagnie des Petits champs, en 2010, avec Clément Hervieu-Léger, qui signe la collaboration artistique du spectacle – compose un tableau à la violence vive mais contenue. Une représentation aux aspects cinématographiques, qui nous plonge au cœur de la poésie dramatique de Federico Garcia Lorca.