Mursmurs…
Au tout début du monde, il est question de l’unité fondamentale, et de la division. Le même, et l’Autre : le sujet fait cogiter les philosophes depuis des siècles…et tandis qu’ils cogitent, les hommes éprouvent dans leur chair les affres de cette impossible dialectique.
Muraille de Chine, mur de Berlin, frontières sanglantes entre la Palestine et Israël, palissades plus sournoises au sein des villes, entre quartiers riches, quartiers pauvres… Autant de remparts qui ont érigé en fatalité notre peur de l’autre, et qui nient la solidarité primordiale dont se nourrissent aussi tous les êtres vivants. Si le thème est grave, on peut le mettre en lumière sans céder au tragique. La compagnie Les souffleurs de rêves s’est inspirée d’un récit joyeux et cruel, « L’œil d’or du bélier » de Jacques Templeraud. Pour dire la fable en peu de mots, plusieurs figurines malléables, quelques objets, des peintures s’animent au gré des ombres et des lumières projetées sur une toile tendue. Celle-ci délimite un espace de partage, une scène nomade en forme de « U » où se rassemblent artistes et spectateurs. Le son du violon et du oùd accompagnent des chants d’origine lointaine. Une harmonieuse mixité des genres pour célébrer l’altérité.
