
L’Île Solaire
À PARTIR DE L’OEUVRE DE MICHEL TOURNIER VENDREDI OU LES LIMBES DU PACIFIQUE,
SAMUEL SIGHICELLI NOUS IMMERGE DANS L’UNIVERS D’UN ROBINSON DÉSORMAIS EXCLU
DU MONDE DIT CIVILISÉ.
«Tous ceux qui m’ont connu, tous sans exception me croient mort. Ma propre conviction que j’existe a contre elle l’unanimité. Cela seul suffit – non certes à me tuer – mais à me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans les limbes, en somme. » Michel Tournier
Sur son île, pendant de longues années, Robinson affronte seul les éléments. Le naufragé fait face à l’écoulement insaisissable du temps, à la perte du langage, de la mémoire, jusqu’à finalement se confondre avec l’île, devenir sa conscience.
C’est une expérience mythique qui nous est racontée, expérience que chacun s’est amusé à imaginer au moins une fois dans sa vie et
qui demeure peut-être l’une des plus difficiles à se représenter. Le pianiste Wilhem Latchoumia est environné d’images vidéo (dont des archives de l’Ina, empreintes du monde qu’a quitté Robinson), de sons, de lumières, d’extraits du texte projetés ou lus en voix-off. Le piano traité en temps réel (diffusion et spatialisation de l’instrument dans la salle) insuffle vie à cet environnement: se dessinent alors peu à peu le microcosme de l’île, l’expérience terrible tragique et parfois drôle de cet homme amené à devenir plus humain encore que tous les humains.