“Le bruit des verres”, exposition de Martin Bruneau

“Le bruit des verres”, exposition de Martin Bruneau

14 January 2011 | PAR galerie_isabelle_gounod

Martin BRUNEAU

Le bruit des verres

Martin Bruneau développe avec cette série de nouvelles peintures un thème abordé il y a quelques années à partir d’une série de photographies prises lors d’un repas. En choisissant de peindre un repas entre amis, il transforme ce sujet inscrit dans un quotidien, en événement, sans que l’œuvre soit pour autant commémoration, portrait d’un groupe d’amis, reproduction réaliste d’un cliché photographique, ou inventaire d’un repas au XXI ème siècle.

L’artiste choisit ici de ne pas avoir recours à des procédés de détournement, de recouvrement ou de stylisation à outrance. Il s’approche, à sa manière, du Bad Painting (cf Eric Fischl , Wayne Thiebaud) abordant dans cette série de « Repas » dit-il « avec les moyens du bord, c’est-à-dire avec les maladresses et incompétences qui sont les miennes et qui sont celles propres à toute représentation non mécanique. Le « réel » se situe peut-être dans ces maladresses et approximations ? »
Les personnages représentés deviennent Figures de la peinture, initiées par la photographie, dont le sujet est le repas, mais le plaisir aussi, de regarder, de percevoir au delà des pigments, le bruit des verres…

« Passer du temps à regarder la série des Repas, c’est voir comment des éléments aussi hétérogènes ontologiquement que des corps vivants, des objets fabriqués, des éléments naturels, des sons etc. « tiennent ensemble ». Le peintre compose une présence. Le piège de la peinture, son échec possible, est la transparence totale, lorsque le spectateur passe au travers de la toile sans voir la peinture. Peindre pour sortir de la figuration. Faire de la peinture pour éviter le piège d’un certain usage de la photographie qui rend les images lisses et muettes. Le peintre est un équilibriste qui évite de passer à travers la fenêtre mais également de s’embourber dans la matérialité de la peinture. Si l’équilibre est atteint, la réalité se tient là, face à nous et nous fait exister face à elle. S’il est rompu dans un sens ou dans l’autre, il n’y a plus rien à voir.
A l’heure où les images de toutes sortes surgissent sur nos écrans dans un flux continu, le peintre s’arrête pour s’installer dans une durée qui nous donne le sentiment d’exister. Peindre prend du temps, regarder la peinture aussi. »

Laure Blanc Benon, 2010

Philosophe, Laure Blanc Benon, philosophe. Vit et enseigne depuis 2006 la philosophie à Lyon.
La Question du réalisme en peinture. Approches contemporaines, Paris, Vrin, Coll. « Essais d’art et de philosophie », 2009
——————————————————————————————————————–

Martin Bruneau est né au Canada en 1960. Il vit et travaille à Autun en France.
Représenté depuis 2005 par la Galerie Isabelle Gounod, son travail est régulièrement présenté en France et à l’étranger, Montréal, Prague, Dresde, Berlin.
Différents lieux lui ont consacré des expositions personnelles et collectives, notamment : L’Abbaye de Maubuisson (2008), Le Petit Jaunais à Nantes (2008), C.R.A.N.E – Milléry (2008), Centre d’art de Tinqueux (2002), Galerie Horschik & Schultz – Dresde, Galerie Waddington-Gorce à Montréal (1996), Galerie Zürcher, Carte blanche à Jean-Louis Pinte – galerie Piltzer-Paris (1994), Centre international d’art contemporain – Montréal (1992).
Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections privées et publiques : FRAC Île-de-France, Collection Pernod-Ricard, Musée d’art de Joliette – Québec, Collection du Théâtre contemporain de la Danse – Paris, Collection Evian, Centre international d’art Contemporain de Montréal…

Georges Jeanclos – Hommage
Marie LeCoq et de Kerhor à la Galerie Gavart
galerie_isabelle_gounod
Soutenez Toute La Culture
Registration