La nuit d’Althusser de S. Jallade // Cie F. Maimone
Le dimanche 16 novembre 1980 à 9h, le philosophe Louis Althusser tuait sa femme dans le petit appartement de l’Ecole Normale Supérieure de Paris, rue d’Ulm. Reconnu irresponsable, il fut interné pour troubles mentaux. L’affaire était close. L’incompréhensible aurait nom de folie… Une nuit pour tenter de comprendre les contradictions, les confusions de sentiments à travers une écriture dramatique faite de touches légères évoquant des silences, des immobilités dans cet espace d’enfermement où chacun s’égare dans ses doutes, ses interrogations.
Ils sont quatre figures qui tentent de se révéler à vif : Althusser qui théorise, cherche à rendre intelligible les moindres détails de sa vie, le Préposé, comme un « accoucheur d’esprit », un « brûleur de question », la lingère qui raconte le quotidien d’un amour, l’huissier de justice annonçant le verdict plus impitoyable que la condamnation à mort, c’est-à-dire, l’oubli…
C’est en pensant à cette notion que Kleist nomme « l’inexprimable », en me nourrissant des égarements de chaque personnage, en composant avec les déséquilibres, entre conscience du réel et imaginaire, que j’aimerais transmettre ces dialogues intérieurs, comme autant de voix qui nous conduisent dans un voyage hors du temps, à travers une écriture dramatique épurée, dans les souterrains vagues d’un sens enfoui, plus profond que les mots, plus étranges que le destin immédiat des personnages. F. Maimone
Mise en scène : Françoise Maimone
Avec : Julio Guerreiro, Stéphane Kordylas, Nathalie Legros et Stéphane Naigeon
Scénographie : Brigitte Bosse-Platière, Françoise Maimone
Musique : Gérard Maimone
Costumes : Anne Dumont
Lumière : Stéphan Meynet, Françoise Maimone
Régie son : Stéphane Pauze
