
Jour 54, Opéra Radiophonique
ADAPTÉ DE 53 JOURS, OEUVRE ULTIME
ET INACHEVÉE DE GEORGES PEREC, CE CONCERT
REND UN HOMMAGE MUSICAL À CET ARTISAN
MAJEUR DE L’OULIPO.
Ce qui ressemble d’abord à une histoire policière dans les milieux
résistants de la Deuxième Guerre mondiale glisse peu à peu dans un
tourbillon littéraire mêlé d’échos à l’Histoire, de digressions mentales,
de jubilations des mots et des chiffres : un piège se referme, à nous
de tenter de l’ouvrir. Trois comédiens s’échangent la parole, dans
trois langues différentes (français, anglais et italien), alternant
narration, confessions de l’auteur et jeux poétiques. La musique est
construite en relation étroite avec l’oeuvre littéraire. La partie des
solistes se teinte de l’univers jazz des films policiers des années 60.
L’orchestre symphonique se retrouve contaminé par les mêmes jeux
de contraintes littéraires que Perec utilise dans l’écriture, improvisant
parfois, jouant avec les notes comme l’auteur joue avec les mots.
Pierre Jodlowski donne vie, à travers la musique et la voix, à ce labyrinthe
littéraire, savant maillage de ruptures, d’énonciations et
d’abstractions, exercice «oulipien» dont les mots répétés à l’infini
évoquent parfaitement la complexité et la force de la pensée de
l’auteur de La Disparition.