Haguiko, sculpture de terre

Haguiko, sculpture de terre

02 June 2014 | PAR galerie_capazza

Un nuage passe…
Il y a peut-être 42 ans Haguiko quittait son île au sud du Japon avec un diplôme d’architecte caché au fond de sa valise. Un grand merci à cette société nipponne (elle n’est pas la seule) qui a bien du mal à donner toute leur place aux femmes. Elle est venue vers chez nous ; pour voir… et elle est restée. Elle découvre la terre par ricochets aux Beaux-arts de Tours et en profite pour apprendre le français sous toutes ses formes… merci à Jean- Pierre… un gentleman. L’architecture étant par la force des choses liée aux pesanteurs de la finance et aux mystères de hiérarchies ; la terre dans sa relative facilité d’entreprendre lui apportait un peu plus de liberté.
Le piège s’est refermé. Très rapidement le Japon était de retour dans son travail. Des expositions-installations se sont succédées pour mieux intégrer la notion de l’espace dans son approche céramique. Les rochers des jardins zen sont revenus naturellement prendre place dans son imaginaire mémorial. Ces rochers pesaient trop lourd, n’étaient pas aux bonnes proportions. Elle les a façonné avec ses petites mains avec du vide à l’intérieur au service d’architectes complices. Depuis quelques années, les rochers se sont transformés en nuages… Étrange mutation… Des cumulus de toutes dimensions. Maintenant elle les découpe avec son grand couteau ; j’imagine avec le sérieux et le savoir-faire d’un cuisinier japonais préparant des sushis ou coupant des nouilles. Une pensée rigoureuse de tous les instants l’oblige à l’essentiel. L’à peu près n’a pas sa place dans le travail de Haguiko. Elle fait les choses comme s’il ne pouvait en être autrement. On est confondu par l’évidence de son travail : nuages, rochers, boîtes… Pourquoi n’y ai-je pas pensé avant elle ? Trop tard ! Cela lui appartient. Un nuage passe… Il se posera délicatement sur le sol, s’accrochera délicatement sur un mur. L’espace reste la composante principale de son travail malgré sa complicité avec l’argile. Elle nous permet de prendre conscience de l’espace irradié par la pièce posée « là ». Le vide vibre mystérieusement. C’est fascinant, c’est comme çà ! C’est japonais.

Claude Champy
Avril 2014

Galerie Capazza
1, rue des Faubourgs
18330 Nançay
Ouverture: Samedis-Dimanches et Jours Fériés
10h00-12h30 14h30-19h00
http://www.capazza-galerie.com
02 48 51 80 22

Guy Mansuy, peinture-collage
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