Gonzo conference + avec Serge

GONZO CONFERENCE

Lester Bang (1948/1982) fut journaliste et critique musical (magazine Rolling Stone notamment). Auteur et musicien, il s’inscrivit dans un courant de journalisme subjectif « le Gonzo journalisme » initié par Bill Cardoso et Hunter S. Thompson. Fanny de Chaillé est artiste associée à l’Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry et de Savoie. Depuis l’adolescence elle aime le rock. Comme beaucoup de jeunes de sa génération elle fit partie d’un groupe de rock éphémère, auto revendiqué « intelligent ». Ces choix s’orientent vers d’autres scènes (théâtre, danse). Avec cette approche performative et subjective, Fanny de Chaillé nous propose un avis personnel recherchant dans les codes et les rituels des concerts de rock, l’authentique et la sincérité mais aussi l’artifice de la scène. Trouve-telle sur le plateau ce qu’elle cherchait dans le rock ? Existe-t-il une culture rock du théâtre ? Le théâtre peut-il être rock’n’roll ? Le rock, dans ses formes plurielles, peut-il s’émanciper des codes de la représentation théâtrale ? « La thèse de la Gonzo Conférence, raconte Fanny de Chaillé, c’est de dire que les rockeurs meurent par excès de leur présence au monde. Cela nous rassure car ils sont un peu plus proches de vous et moi en ayant la même limite vis à vis de la mort. Certes, c’est un peu adolescent mais c’est une manière de dire – arrêtons de faire mourir les rockeurs et laissons les rockeurs devenir des acteurs et ce ne sera pas grave ». Fanny de Chaillé bouleverse les codes de la conférence tandis que Christine Bombal interprète les gestes et figures caractéristiques des chanteurs de rock. Créé en 2007 au festival We Want Rock’n’Roll à Paris et présenté en 2011 au Festival d’Avignon, Gonzo Conférence a rencontré des centaines de
spectateurs.

AVEC SERGE

Le grand Serge, même si par la taille il ne le fut pas tant que ça. Le beau Serge, même si sa beauté se nourrissait de l’ingratitude des traits de son visage. L’immense Serge, par son talent assurément, talent chargé des influences et des courants de son époque, sachant les sentir, les renifler et les transcender au profit de pépites musicales indémodables. Un art mineur ? De la chansonnette ? Mon oeil ! Nul ne fut obligé d’adhérer à ses provocations qui, peut-être, ne furent qu’une manière de masquer tant soit peu la timidité de l’homme. Du grand art donc et une influence majeure sur plusieurs générations de chanteurs, auteurs compositeurs, interprètes. De la chanson populaire au sens le plus exigeant. Pas de la rengaine pour « cerveaux disponibles » mais des textes et des musiques allant nous chercher au plus profond de nos émotions, au plus exigeant de notre intelligence. Lorsque six musiciens, un groupe composé d’instrumentistes aux parcours riches, s’emparent de ce répertoire, il est impossible de résister à la tentation de vouloir l’entendre. En direct et en public ! Et nous aurons envie, n’en doutons pas, d’entonner ces chansons du murmure jusqu’à la pleine voix. Avec Serge , « c’est vingt-cinq titres recréés au plus près des morceaux originaux, pour se faire plaisir et alimenter encore notre inconscient collectif ».