
Ce que j’appelle oubli
Que recouvre un fait divers ? De quelles atrocités l’homme est-il capable envers son prochain ? Le directeur du centre chorégraphique d’Aix-en-Provence s’empare du roman de Laurent Mauvignier, librement inspiré d’un drame du quotidien survenu à Lyon en 2009. Un texte âpre, décrivant dans une sobre compassion la mort d’un jeune marginal, succombant sous les coups de vigiles d’un supermarché. Angelin Preljocaj l’adapte en une réflexion incarnée sur la violence sociale. Après L’Anoure de Pascal Quignard et Un funambule d’après Jean Genet, c’est un nouvel « essai littéraire » pour le chorégraphe qui aime alterner grands ballets et pièces aux sujets plus intimistes, démontrant à chaque oeuvre son exceptionnelle maîtrise. Dans cette pièce énergique pour sept danseurs et un acteur-danseur (Laurent Cazanave), la vérité des corps surgit derrière l’horreur du fait divers. Dur et sombre réel qui intime aux artistes de plonger en lui à corps perdu pour en extirper les plus lumineuses émotions.
Salle Albert Camus, 20h30
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