Barbe Neige et les 7 petits cochons au bois dormant

Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant annonce d’emblée un télescopage dont Charles Perrault, les frères Grimm et Walt Disney ne sortiront pas indemnes. Car pour la chorégraphe italienne Laura Scozzi, les histoires de frêles princesses battant des cils en attendant l’amour ont fait assez de dégâts comme ça. Laura Scozzi s’attaque donc aux mythes qui véhiculent un modèle « imposé » de rencontre amoureuse et valorisent une image unique de la beauté. Loin des codes et des clichés, il était une fois d’autres voies (subversives) à explorer… Et si les princes et les princesses étaient inaptes au bonheur ? Et si eux aussi subissaient de plein fouet les imprévus de la vie ? En leur proposant de perdre la maîtrise de leur destinée, le spectacle offre aux personnages de contes une occasion inespérée de s’émanciper. Huit formidables danseurs croisent les interprétations, évoluant avec humour entre le hip-hop, la danse classique, le mime et le théâtre. Il fallait bien ça pour rendre le caractère jubilatoire de ce dynamitage en règle, créé dans le cadre du Festival Suresnes Cités Danse 2014. Sur une musique de Niccolò Paganini, sept Blanche-Neige poursuivent un pauvre nain de leurs assiduités. Le Loup a tapé dans l’oeil du Petit Chaperon rouge (au masculin, littéralement). Quant aux Trois Petits Cochons, ils ont laissé place à trois petites cochonnes. Si vous cherchez un message moralisateur, vous êtes prévenus : il est ailleurs.