A plates coutures
En 2012, elles ont fait la une des journaux. Elles, ce sont les ouvrières de Lejaby, une entreprise textile fabriquant des sous-vêtements qui a déposé le bilan cette année-là. Elles, ce sont des femmes qui ont refusé de perdre leur travail, de voir un pan de leur vie s’effondrer dans l’indifférence générale. Alors elles ont lutté, bousculant au passage les rapports traditionnels de hiérarchie sociale. La compagnie Nosferatu leur dédie À plates coutures, un spectacle musical inspiré de leur histoire, mis en scène par Claudine Van Beneden. Pour cette pièce sociale, la compagnie a travaillé autour de sonorités âpres et parfois violentes inspirées de la guitare électrique et de l’univers de Simon Chomel – une recherche entamée en 2012 avec l’adaptation de Darling de Jean Teulé. L’écriture a été confiée à Carole Thibaut, engagée depuis plusieurs années dans un travail de collecte de la parole. Claudine Van Beneden avait en effet été particulièrement touchée par cette démarche « qui consiste à rencontrer, écouter et partager une expérience avec un groupe de personnes pour ensuite réaliser un réel acte artistique ». Partant de la parole d’ouvrières Lejaby donc, le spectacle explore notamment la façon dont leur acte de désobéissance a révélé ces femmes à elles-mêmes et aux autres. Il est bien sûr question de lutte et de douleur, mais aussi et surtout d’amour, d’amitié, de solidarité et d’espoir, loin d’une vision misérabiliste du monde du travail et de la mondialisation.
