![[Critique] “Karim, non stop”, grand vainqueur du Festival d’Autrans](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2013/12/Festival-Autrans-2013-BD1-444x600.jpg)
[Critique] “Karim, non stop”, grand vainqueur du Festival d’Autrans
Le Grand Prix du Festival d’Autrans Banque Populaire des Alpes a été décerné à un anti-documentaire, insolite et plein d’humour, Karim, non stop, de l’Espagnol Jesus Bosque. Le film sera projeté au Muséum d’Histoire naturelle, à Paris, ce samedi 14 décembre (entrée libre) : ne le manquez pas !
Sylvain Bardoux, machiniste spécialisé dans les tournages en montagne et membre du jury, a souligné à quel point Karim, non stop s’est démarqué des autres films : il l’a vu le premier jour de la compétition et, chaque matin au réveil, c’est le film qui lui venait spontanément à l’esprit et sur lequel il se posait nombre de questions. Bon signe. Et, en effet, c’est à l’unanimité que le jury (la journaliste Patricia Jolly, Gabriela Kühn, vice-directrice du Festival des films de montagne de Pologne, Sylvain Bardoux et le jeune alpiniste Christophe Dumarest) a primé Karim, non stop, véritable petit bijou d’autodérision.
Ce récit picaresque a des vertus hilarantes : Pablo, jeune caméraman, est engagé pour une expédition visant à ouvrir une voie au Pakistan. Il s’agit de réaliser un documentaire sur cette aventure. Or, d’emblée, tout part de travers. Les deux alpinistes ne disposent que d’une vague localisation du mur et d’une petite photo, Pablo est pris de coliques, la montagne le dégoûte, et, comble de malchance… Mais chut, ce rebondissement vraiment « énorme » mérite l’effet de surprise !
À la fin de l’expédition foirée, Pablo a envoyé les bribes de bobines inutilisables à son producteur et, miracle, ils en ont fait cet anti-documentaire très astucieux. Joint par téléphone lors de la cérémonie de remise des Prix, Jesus Bosque l’a confirmé : il s’agit bel et bien d’une expédition-catastrophe réelle, et non d’un habile montage prévu à l’avance.
Et le titre ? Précisément, de cette expédition désastreuse, Pablo conserve au moins un précieux souvenir : sa rencontre avec Karim, le cuisinier. Sur leurs échanges, leurs conversations, nous n’en saurons pas plus. Le titre porte le nom de Karim, comme un cadeau.
Karim, non stop, de Jesus Bosque, Espagne, 40 minutes.
Visuels : © photo officielle du film