
Martin Usborne, « Where Hunting dogs rest » à la Galerie Photo 12
Le photographe anglais présente dans la galerie parisienne, spécialisée dans la photographie moderne et contemporaine, sa nouvelle série de clichés où les héros sont des chiens de chasse retrouvés dans des lieux isolés, questionnement sans pathos de l’abandon et de la solitude, tristes sires de nos lâchetés.
Des portraits de chiens sous la forme de diptyques dans la province de Séville en Andalousie… C’est la nouvelle série de photographies de Martin Usborne présentée à la galerie parisienne Photo12 jusqu’au 31 juillet.
L’exposition propose aussi des clichés de The Silence of Dogs in cars, dévoilés à Londres en 2013, une série de photographies où des chiens sont à l’arrière d’une voiture, tantôt le regard inquiet derrière des vitres embrumées et sous la pluie ou dans un véhicule jaune comme dans une publicité.
Dans les deux séries, ce ne sont pas uniquement des photos de chiens abandonnés. D’abord il y a une mise en scène très précise. L’influence de Velázquez, de Goya de la peinture animalière se ressent dans les tons chauds et les couleurs parfois dramatiques de ces portraits de chiens livrés à eux-mêmes et recueillis par la Fondation Benjamin Mehnert et le centre Carlota Galgo. Les rideaux et les fruits montrent la volonté d’inclure l’animal dans un environnement rassurant qui évacue tout misérabilisme sans leur enlever leur caractère poignant.
Et puis Martin Usborne n’est pas qu’un photographe. C’est un humaniste soucieux de la cause animale. Pas de manifeste, de polémiques et de pétitions, juste l’affection d’un artiste sur les égratignures de la solitude et de l’abandon laissées par la brutalité et la violence humaines et qui frappent injustement ces chiens. Là où peu de personnes osent poser le regard par honte ou par mépris, Martin Usborne n’hésite pas à les photographier. Des environs isolés d’une ville, de vastes ravins, des bords de rivières ou une voiture sous la pluie à la lisière d’une forêt, demeures de fortune pour chiens bafoués par l’espèce humaine, deviennent des œuvres d’art chez Usborne.
Malgré cet abandon, les chiens gardent toute leur dignité et ne se plaignent pas. Certes, certains clichés montrent la peine et la détresse de ces seigneurs de l’amitié mais d’autres sont fiers et même heureux, désireux de laisser une seconde chance aux humains et de conserver l’espoir d’une adoption.
VISUEL EN UNE:
Galgo 2, Martin Usborne, 2015 Tirage pigmentaire sur papier mat, 80 x 100 cm Edition de 3 + 1 EA, numéroté et signé au dos