
Les chefs-d’œuvre de l’Albertina sont à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine
Trésors de l’Albertina est un bijou. Dans la salle voûtée du musée, l’institution a prêté cent œuvres (à très grande majorité des dessins) qui prouvent les relations entre art, dans sa dimension esthétique, et architecture, au sens technique.
Fondée en 1776 par le Duc Albert de Saxe-Teschen, la collection est aujourd’hui publique, elle comporte des merveilles et à l’occasion de la Saison Viennoise de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, une centaine de dessins sont montrés pour la première fois à Paris. C’est donc un événement.
La circulation thématique fait fi, et cela est une belle idée, de la chronologie et des typologies. Ici, on voit des projets qui n’ont pas été construits, des dessins d’architectes et des plans, mais aussi des dessins d’artistes qui représentent un bâtiment. Les fonctions ne sont pas les mêmes et ce n’est pas ce qui intéresse le Dr. Christian Benedik, conservateur et responsable de la collection d’architecture de l’Albertina Museum.
A l’entrée nous sommes accueillis par un glossaire. L’occasion d’être au clair sur la différence entre une étude, une coupe et un plan! Mais, il ne faut pas se tromper, quelle que soit la période, au tout début, il faut toujours un croquis, ensuite vient la forme. Alors se font face des bijoux toutes origines confondues. Le plan pour l’église San Giovanni Battisti dei Fiorentini de Jacopo Sansovino (1518) et l’Étude pour la façade de l’oratoire des Philippins à Rome de Borromini, par exemple, sont des monuments de beauté et de détails.
Les thèmes permettent de rappeler que les fondamentaux sont toujours les mêmes. Par exemple les tours, comme chez Clemens Holzmeister sur son projet de cathédrale munie d’un clocher de 170 mètres de haut. Comme chez Wagner, la façade est ici exposée comme symbole du pouvoir, elle est ornée. Côte à côte, l’exposition nous montre la façade arrière de Frank Lloyd Wright et une vue orthogonale d’un pavillon pour l’exposition du Jubilé impérial à Vienne par Max Fabiano en 1898.
Il est troublant de comprendre que les transferts culturels sont permanents, à l’époque du Bernin auprès duquel se forme Johan Bernhard Fischer Von Erlah, mais aussi bien après.
Finalement, Trésors de l’Albertina est un cours d’histoire d’architecture accélérée. Des monumentaux aux épurés on croise toutes les tendances. Tout cela est précieux !
A noter que des cours de dessins sont donnés…. dans l’exposition. Informations ici.
Visuel :©
Cité de l’architecture & du patrimoine.