
Expo Vanessa Winship « She Dances on Jackson» à la Fondation Henri Cartier-Bresson
Par Amélie Eleouet
Photographe anglaise, lauréate du prix Henri Cartier-Bresson en 2011, Vanessa Winship décrit ainsi l’Amérique qu’elle photographie : «Il y’a quelque chose d’incroyablement beau et pourtant profondément dérangeant à propos de l’Amérique… cette curieuse et inévitable solitude et mélancolie créée par la quête du rêve américain. »
A travers une galerie de portraits et de paysages en noir et blanc, de la vieille Cadillac abandonnée au pied d’un arbre à Denver, au portrait du jeune militaire défilant pour Mardi-Gras dans les rues de Lafayette en Louisiane, en passant par l’immensité des artères de Chicago, Vanessa Winship nous entraîne à travers les différents états américains.
L’exposition présente environ 60 œuvres en noir et blanc, dont les portraits ne sont pas sans rappeler ceux du grand Richard Avedon et son œuvre intitulée « Dans l’Ouest Américain ».
Ce qui frappe, ce sont les regards et tout ce qu’ils expriment, malgré l’absence de sourires, même chez les enfants. On y retrouve ainsi la mélancolie décrite par l’artiste.
On retiendra aussi la singularité des visages, sublimée par le noir et blanc, et qui tranche avec la désuétude des paysages souvent désespérément vides, mettant en lumière le travail de l’artiste dans ces zones urbaines où plus personne ne se déplace à pied. Une mélancolie semblant faire écho à sa propre histoire, douloureuse à cette période et abordée à travers des lettres à ses proches, comme pour expliquer ses différentes œuvres.
Une belle exposition sur fond d’Amérique intemporelle, qui réussit à retranscrire la très grande diversité d’un pays, dans sa population et son relief. A recommander !
Lathan and Bethany, Art fair at Jenks, Jenks, Oklahoma, 13 Octobre 2012 – Copyright Vanessa Winship / Vu