
Clemenceau et l’Asie au Musée Guimet, un hommage au plus asianophile des hommes d’Etat français
Georges Clemenceau (1841-1929), grand homme d’état, journaliste et médecin, était également un fin connaisseur des cultures asiatiques. Plus qu’une marotte, cette passion a influencé non seulement sa vie privée, mais également ses décisions politiques. C’est cette facette méconnue que le musée Guimet dévoile dans sa nouvelle exposition Clemenceau et l’Asie.
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Véritable hommage à l’homme, l’exposition monographique met en parallèle le contexte culturel, les faits politiques et les goûts de Clemenceau. Ainsi, les œuvres et documents présentés sont en grande partie issus des collections successives du « tigre ».
Au travers de photographies et de correspondances d’époque, l’on suit également les pas de l’homme entre Inde, Chine, Sud Est asiatique lors de son unique voyage en Asie et l’on croise des personnages historiques tel le Maharajah de Gwalior.
Cependant, le coeur de l’exposition est la réunion exceptionnelle de 800 objets dont une partie fut dispersée en 1894 lorsque, frappé par le scandale de Panama, Clemenceau dut se résoudre à vendre sa collection aux enchères. Ceux-ci sont d’ailleurs signalés par un “G” sur leur cartel. Entre statuettes, boites à thé, estampes, etc. ponctuées de citation du “tigre” on voyage dans l’intimité du grand homme.
Clemenceau était également ami avec les grands artistes de son temps, Renoir, Monet, Manet tous empreints, à leur niveau, de japonisme. C’est ainsi que l’on retrouve au sein de l’exposition un buste en bronze sculpté par Rodin, le surprenant portrait de l’homme politique jeune par Edouard Manet, Le Bassin aux nymphéas du Museum Folkwang aux tons clairs et vifs.
Grand admirateur d’art, mais également de philosophie bouddhique, l’on s’aperçoit que son intérêt était profond et sincère, bien loin de suivre une mode, Clemenceau a cherché à comprendre l’Asie, ses habitants, ses religions et ses usages. Ainsi, à la grande époque du colonialisme, Clemenceau s’est opposé à la vision de hiérarchie des races et à la suprématie de la culture Occidentale. Japonophile, Clemenceau a également contribué à la signature de traités entres les deux pays.
Informations pratiques :
Clemenceau et l’Asie, du 12 mars au 16 juin 2014, Musée des arts asiatiques de Guimet, de 7 à 9,5€
Cette exposition a été montée en partenariat avec le musée Clemenceau, appartement occupé par Georges Clemenceau entre 1895 et sa mort en 1929, d’où provient une grande partie des objets exposés. Des billets couplés permettent de visiter les deux établissements, tout proches, le même jour ou à des dates différentes.
Visuels : © Sandra BERNARD + affiche de l’exposition