
Bien plus que 64 positions dans le « Kama-Sutra » de la Pinacothèque
Réunissant près de 400 œuvres venues des 4 coins de l’Inde où l’on voir réellement au moins autant d’accouplement, l’exposition Kama-Sutra de la Pinacothèque est une somme parfaitement bien contextualisée. Une exposition aussi instructive qu’agréable…
[rating=4]
Excellent idée que d’interroger et de dévoiler l’impact pictural et sculptural du grand texte classique indien traitant des rapports de plaisirs, de séduction et d’alliance. Recontextualisant parfaitement le texte sanskrit en le replaçant d’abord dans les coutumes et le panthéon divin hindou, puis suivant les 7 livres qui le forment, l’exposition dévoile estampes, sculptures et miniatures explicites sur des murs rosis de plaisir et selon une scénographie aussi ondulante que le corps d’une Apsara.
On y découvre des chefs d’œuvres venus d’Inde, de collections privées ou du Musée de l’Erotisme et de la Mythologie de Bruxelles, et on ne fait pas que tordre le cou pour comprendre comment les corps se pénètrent ou pour relier “le congrès de corbeau” à la pratique de notre “69” resté année érotique…
On y parcourt également des chefs d’œuvres d’écoles de peintures colorées des XVIII et XIXème siècles (Jaipur, Sirohi). Et, au-delà des positions sexuelles, l’expo rappelle que le Kama-Sutra pense aussi la séduction (plus que tactile), le mariage, l’adultère et les courtisanes. Il y a même un petit recoin dédié à l’homosexualité… Bien encadrée et néanmoins débordante, cette vision démultipliée du Kama Sutra est une promenade revigorante aux sources d’un certain hindouisme et d’une toute autre conception des corps.
visuel : affiche de l’exposition