
Une approche spatiale de la déportation des enfants Juifs de France
L’historien Jean-Luc Pinol met à jour une recherche primordiale sur l’approche spatiale de la Shoah en récoltant les sources rassemblées par Serge Klarsferd.
Les historiens, depuis le phénoménal travail de Raoul Hilberg, ont étudié le Génocide des Juifs via tous les angles possibles. Mais la cartographie, précieuse et nombreuse avait peu pris le tournant numérique. La chose est réparée grâce au projet “Territoires et Trajectoires de la Déportation des Juifs de France”. Il est maintenant possible de “géolocaliser l’ensemble des données rassemblées par Serge Klarsfeld, président de l’Association des fils et filles des déportés juifs de France (FFDJF), qui a établi les états civils complets et les adresses, au moment de leur arrestation, de la quasi totalité des 76 000 déportés juifs de France. Chaque point sur la carte fournit l’identité d’une ou plusieurs victime(s) et le lieu de résidence lors de l’arrestation. Les données sont accessibles à différentes échelles, ce que permet le webmapping : de la rue au quartier, du quartier à la ville, de la commune au département… Il est possible d’accéder à la carte en interrogeant un moteur de recherche à partir d’un nom ou d’une adresse précise (Ancien département de la Seine, Paris, Lyon, Marseille, Nice, Bordeaux et Grenoble) ou d’un nom de commune.”
L’apport est essentiel, il permet en un coup d’œil de comprendre l’organisation de la vie juive par territoire, de voir comment, pour le cas de Paris, l’est a été décimé. On le savait, mais l’interactivité permet d’aller plus loin dans la représentation. C’est au sein d’un immeuble même qu’il est possible de voir plusieurs familles être raflées. On circule de la macro à la micro histoire dans un aller-retour. La carte interactive traite ici du cas spécifique des enfants et se concentre donc sur la période allant de la Rafle du Vel d’Hiv ( 16 et 17 juillet 1942) et 1944.
Lien pour accéder à la carte ici.
Visuel : ©tetrade.huma