
La visite de la vieille dame
« La tragédie suppose la faute, la misère, la mesure, la vue d’ensemble, la responsabilité. Dans le gâchis de notre XXe siècle, il n’y a plus de coupables. Personne n’y peut rien et personne ne l’a voulu. La roue tourne toute seule. » Friedrich Dürrenmatt
La petite ville de Güllen, sa forêt, son auberge, sa petite épicerie, ses usines fermées et… sa gare désaffectée. Terminus ! C’est un grand jour pour la population qui s’apprête à célébrer la visite de la milliardaire Claire Zahanassian dans son village natal après quarante ans d’absence.
Tout le monde voit dans ce retour une opportunité pour lui soutirer quelques millions. Mais si la vieille dame consent à aider la commune, elle assortit son aide d’une condition… celle de tuer Alfred III, un des villageois qui fut son amour de jeunesse…
Dans cette tragi-comédie, Dürrenmatt met toute sa science du théâtre. Et pour faire vivre les trente et un personnages de la pièce, Thomas Poulard nous offre une version remplie de trouvailles. Pas de décors réalistes mais des transformations et des changements de lieux à vue, mobiliers, enseignes, personnages – manipulateurs qui miment les arbres, les animaux de la forêt…
Dramaturge suisse mais aussi essayiste, poète, peintre, satiriste, Friedrich Dürrenmatt (1921-1990) est un des écrivains de langue allemande les plus connus du XXème siècle. Pendant de longues années, il écrit, pour subsister, des nouvelles et des romans policiers, mais ne renonce jamais à écrire pour le théâtre. Il obtient son plus grand succès et la renommée internationale en 1956 avec La Visite de la vieille dame.