
Mazut
Deux êtres partent à la recherche de leur animal intérieur parce que l’humanité les dépasse parce qu’ils ont perdu leur instinct, parce que le monde va trop vite, il y a trop de mots, trop de paroles; Alors, leurs bouches s’ouvrent, leurs gorges deviennent des grottes, elles ont des traces anciennes sur les murs, leurs têtes sautent dans le vide, elles partent au galop et sautent les barrières. Ils veulent retrouver leurs premières sensations se préparent, cherchent dans les recoins du quotidien les portes ouvertes vers le tout debut avant les hommes debout, avant les hommes pensants, n’être plus que 4 pattes, souffler, respirer, retrouver le premier souffle, le point de départ, être un être qui respire et regarde le monde. C’est une immersion, une quête vers son animal intérieur. C’est partir à la recherche d’un cheval mythique ou réel, comme une cérémonie, une sorte de rite, une investigation, comme une obsession à libérer le corps, le laisser prendre le pouvoir. C’est jouer avec les corps comme avec des caisses de résonance, jouer avec les corps comme des toiles à peindre, entrer dans l’intimité des respirations des expirations. C’est un chemin vers le dénuement, une recherche constante. C’est être sous une pluie rouge, comme dans un antre, la matière transforme l’espace, déborde, s’écrase, se déverse puis se lave. Elle tombe, glisse sur les corps, elle réduit le mouvement et ne laisse que des marques, des masques, des clowns.