
Les somptueux champs magnétiques de Takis au Palais de Tokyo
Après Julio Le Parc en 2013, c’est au tour de l’artiste et sculpteur grec Takis, 90 ans, d’investir l’espace le plus noble du Palais de Tokyo. Une exposition sous les auspices de Duchamp et du cinétique et un festin exhaustif sous le toit dénudé du Palais de Tokyo.
C’est sur deux sculptures vibrant dans le hall du Palais puis sur une phrase laudative de Marcel Duchamp : “Takis, gai laboureur des champs magnétiques et indicateur de chemins de fer doux” que s’ouvre cette rétrospective magistrale. Dans les premiers halls, des murs magnétiques aux allures de Miro noirs et blancs, puis, de manière théâtrale avec les poutres apparentes du bâtiment : des sculptures musicales, des sphères cinétiques, puis des pans entiers de magnétisme coloré signifiant la 4ème dimension. Ça bouge, ça crisse, ça vrille, ça bat la mesure, le tout avec élégance et géométrie.
Takis, qui, le premier avait projeté l’homme dans l’espace à travers une lecture de poème, a travaillé son art cinétique d’antigravité. Il a aussi étudié la lumière, et l’on retrouve ses télélumières aux formes attractives dans cette exposition qui nous plonge doucement dans le noir et nous fait entrer dans la caverne et le brillant capharnaüm de l’installation majeure du plasticien le siècle de Kafka. On en ressort par des coulisses assez mythologiques où Takis a revu la sculpture grecque classique à l’aune de Priape.
Élégante, très riche et magnifiquement scénographiée, cette exposition sur les champs magnétiques de Takis permet de découvrir ou redécouvrir un grand du 20ème siècle. Et après Le Parc, Soto et Dynamo, elle donne encore un éclairage sur la richesse du mouvement cinétique.
Commissariat : Alfred Pacquement.
visuels : YH © ADAGP, Paris 2015.