Elisabeth ou l’équité

Dans un monde où le pouvoir se partage entre hommes, Élisabeth nage au milieu des requins. Directrice des Ressources Humaines d’un grand groupe industriel, elle voit sa situation basculer lorsqu’un événement tragique survient dans l’entreprise. Influences des fonds de pension américains indifférents aux drames humains, rapports de force avec les syndicats, interventions des politiques : le milieu dans lequel elle tentait non sans mal de garder une fragile équité, se retourne violemment contre elle. Dans Cendrillon , qui l’a révélé, Eric Reinhardt dressait déjà un portrait féroce du système économique ultra-libéral et mondialisé. Pour cette première pièce de théâtre, il approfondit son sujet avec brio, trouvant en Frédéric Fisbach le maître de jeu idéal d’un échiquier dramatique aux stratégies implacables. Une nouvelle fois domine son excellence dans les portraits de femmes (ici l’assurance séduisante d’Anne Consigny, actrice chez Alain Resnais et dans la série Les Revenants ) qui se révèle dans ce drame hyperréaliste à la mécanique aussi effrayante que jubilatoire.