Mangeront-ils ? Comédie de Victor Hugo au Théâtre La Criée

Mangeront-ils ? Comédie de Victor Hugo au Théâtre La Criée

25 April 2013 | PAR DUPRAT-BEATRICE

Après Mille francs de récompense, Laurent Pelly retrouve Victor Hugo et son Théâtre en liberté. Sorcière centenaire, clochard céleste, nature empoisonnée, talismans… Le grand Hugo fait briller l’alexandrin et ne se refuse rien.

Moi j’admire, ébloui, la grandeur des petits.

L’île de Man, sur ce rocher au milieu de la mer, le roi et sa suite poursuivent Lord Slada qui s’est enfui avec Lady Janet dont le roi est amoureux. Les tourtereaux rebelles se sont cachés dans une église au milieu d’un cloître, au fond d’une forêt. Là, vivent deux proscrits, la sorcière Zineb qui vient d’avoir cent ans et le voleur Aïrolo. Depuis trois jours, les amoureux se cachent. Ils ne mangent rien, ne boivent rien car dans ce cloître, la végétation est vénéneuse, les rivières sont poison… C’est au cœur de cette nature mystérieuse et puissante qu’Aïrolo rencontre les amants – couple frais et céleste – et, séduit, décide de les aider…
Mangeront-ils ? que Victor Hugo écrivit pendant son exil à Guernesey fait, comme Mille francs de récompense, partie du Théâtre en liberté. En effet, c’est une comédie en vers débridée, insensée. Mais sous l’histoire rocambolesque, tandis que les vers se battent les flancs, le grand Hugo qui rit parle de justice et de vérité et traite, comme toujours et souvent de la puissance des faibles et de la grandeur des petits. Car le roi est cruel, car le roi est bête, car la sorcière de cent ans a un talisman qui sauve les bandits au cœur tendre qui sont le pire et le meilleur de l’humanité…
Il ne reste plus qu’à suivre Hugo, dans ses audaces et sa liberté, dans la violence et le danger, le burlesque, la fable et la fantaisie et accrocher un rêve à l’astre qui nous luit, clou de la panoplie immense de la nuit.

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