![[Live-report] Joan Baez forever young à l’Olympia](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2014/10/joan-baez-olympia-851x751.png)
[Live-report] Joan Baez forever young à l’Olympia
L’égérie hippie nous offre un “Automne à paris” où elle ne démérite pas : acoustique, accompagnée simplement de sa guitare et de trois musiciens, en anglais et en français, elle reste un femme de scène exceptionnelle et une figure de liberté et d’engagement politique. Ses fans ont adoré et se sont levés pour applaudir pendant dix bonnes minutes beaucoup de talent, de professionnalisme et de générosité. ET le concert habité de Joan Baez se prolonge dans la salle comble de l’Olympia jusqu’à mardi 7 octobre…
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Entrée en scène seule avec sa guitare, Jean, chemise noir, cheveux courts et parfaitement maquillée, Joan Baez commence par une chanson habitée. Swinging encore et toujours à 73 ans, elle a toute sa voix (moins quelques aigus que, professionnelle, elle ne tente pas) et celle-ci ne fait que s’échauffer et augmenter en qualité au fur et à mesure qu’elle délivre avec joie deux heures de grande musique. Chantant aussi bien en Français qu’en anglais et s’exprimant dans sa langue face à son public parisien, elle revoit à sa manière des grands classiques comme “l’Auvergnat” de Brassens ou en phase finale, à cappella un très émouvant “Déserteur” dont elle a presque oublié les paroles mais que la salle debout reprend en chœur avec elle. C’est aussi en Français qu’elle fait de l’excellent stand-up, ironisant notamment sur la manière dont certains Français collet-monté évitent de prononcer son nom de famille.
L’Espagnol est bien sur aussi présent, avec “Gracias à la vida” qui donne la chair de poule au public mais aussi des compositions plus confidentielles que la pasionaria autrefois interdites sous certaines dictatures latinas reprend avec un plaisir évident.
Lorsque ses deux excellents musiciens la rejoignent, l’un à toutes sortes de cordes, l’autres aux percussions, la qualité des arrangements est d’un professionnalisme fou et l’atmosphère oscille entre Nouvelle Orléans, folk, bluegrass et même gospel, pour aller doucement vers les grands classiques de Joan Baez.
Des classiques qui lui permettent de rendre hommage à une époque où l’on pensait encore se libérer des relations de pouvoir, de la faim et arriver vers un monde meilleur. Lorsqu’elle reprend “Suzanne” de Leonard Cohen, on retient son souffle. Aux notes de “Forever Young” de Bob Dylan on a envie de lui dire qu’elle a réussi à le rester, jeune, et à nous conserver dans cette folle jeunesse. Lorsqu’elle entonne “Imagine” de John Lennon, la nostalgie et l’espoir saute à la gorge et lorsqu’elle termine en bis par “Here’s to you”, on a envie de croire que nous pourrons revivre une telle période de liberté et d’espoir fou.
Généreuse et tout aussi généreusement accueillie par un public entièrement acquis, toutes générations confondues, Joan Baez est une grande dames à tous égards, qui maintient avec elle tout l’esprit d’une époque aussi généreuse qu’elle en vie. Décidément, c’est bien beau l’automne à paris. On sort du concert nourri et plein de gratitude. Merci Lady Joan Baez.
visuel : yael hirsch
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3 thoughts on “[Live-report] Joan Baez forever young à l’Olympia”
Commentaire(s)
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Joelle sauvezie
J’ai les larmes
Joelle sauvezie
J’ai les larmes aux yeux en lisant votre commentaire. Ce fut cela.
Depuis mes jeune années j’écoute Baez, en accord avec tous ses combats. Depuis mes jeunes années à San Francisco où rencontrée lors d un concert, elle accompagne ma vie, hier au soir fut encore un moment exceptionnel, Thank a lot Joan. `
gerard blanchet
Quelqu’un se rappelle t-il du nom
de l’ami musicien, nicaraguaien de Joan Baez qui est venu jouer trois morceaux lors de son concert à l’Olympia ?
Merci