![[Chronique] Da Silva mature “L’Aventure” en grand format](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2017/04/da-silva-laventure-374x374.jpg)
[Chronique] Da Silva mature “L’Aventure” en grand format
On l’a découvert avec ses textes poétiques et ciselés en 2005 avec l’album Décembre en été (Tôt ou tard). Cinq albums plus tard et passé chez Pias, Da Silva reste égal à lui-même travaillant des textes qui se portent comme des secondes peaux, de sa voix grave et confidente. Et quand il part à “L’Aventure“, l’auteur-compositeur offre une version très cinématographique de l’amour.
[rating=4]
Après quatre ans d’attente depuis Villa Rosa, les fans de Da Silva ont donc découvert le 24 mars son nouvel opus. Un album très cohérent, articulé autour d’une “Aventure” amoureuse aussi intime qu’universelle. “Je suis prêt à payer le prix de mes errances / Et même en petites coupures” explique l’auteur-interprète dans le titre-éponyme. Mot d’ordre : ne renoncer à rien. S’ensuivent des titres serrés et qu’on sent nécessaires, comme à son habitude, avec deux portraits de femmes (La fille #1 et #2!), un “Mon amour” affirmé et des considérations marquantes sur la peur qu’il y a à continuer à chercher les émotions et barouder, se forgeant une bien pesante “réputation”. Et tout tient dans une folle équipée qui, succès ou échec, se masse derrière le “Sourire”, bien rythmé et toujours brandi comme un glaive : “Je t’offre mon sourire / A la hauteur de l’affront”.
Fierté, donc, et envie de vivre, pleinement : “Je marche comme l’on crève /Puisque tout meurt d’ennui / Je refuse de choisir / Je ne compte pas je vis” (“L’Aventure”). La vitalité est communicative et elle s’exprime dans des orchestrations extrêmement travaillées des chansons, enregistrées avec Frédéric Fortuny et Nicolas Duport au studio ICP à Bruxelles sur un mode quasi-symphonique derrière la voix toujours aussi sensuelle.
Enfin, s’il y a une nouvelle étape d’accomplie dans cet album griffé Da Silva, c’est bien le côté “film de cinéma”. Dès le premier titre de l’album “La seule personne” aux synthés triomphants comme une piste de décollage, on entre dans un univers visuel, en harmonie avec les mots toujours sûrs de l’auteur-compositeur. Septième art et projections de désir sur immense écran : le travail rétro et années 1980 des vidéos comme “Mon amour” ou l’extraordinaire “John McEnroe” sont une porte d’entrée entre passé et présent. Avec Da Silva l’on vit l’ Aventure en “grand”.
Da Silva, L’aventure, PIAS, 15 euros. Sortie le 24 mars 2017. La tournée Française se termine au Trianon, le 27 novembre 2017.
visuel : couverture de l’album