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Maringouin, Romane Brandeis : chronique d’une enfance traversée par l’anxiété  !

Maringouin, Romane Brandeis : chronique d’une enfance traversée par l’anxiété !

05 May 2025 | PAR Jean-Christophe Mary

Dans cette création singulière, Romane Brandeis explore avec une justesse poignante les soubresauts de l’angoisse enfantine. Un théâtre du ressenti, où chaque silence pèse et chaque geste dit l’indicible.

Sur une scène presque nue où la lumière vacille, Maringouin donne corps à l’invisible. Celui de l’anxiété, de ces troubles sourds qui saisissent l’enfance sans toujours trouver les mots pour se dire. Avec une délicatesse rare, Romane Brandeis met en scène l’intériorité d’une jeune femme aux prises avec ses peurs, ses silences et ses éclats. Ni pathos ni démonstration : seulement la tension d’un quotidien en déséquilibre, suspendu à la moindre vibration d’un monde perçu comme une menace. Dans Maringouin, Romane Brandeis propose Maringouin – Pour en finir avec l’anxiété un seul-en-scène d’une heure cinq, où elle explore l’origine de son anxiété à travers un récit d’autofiction mêlant humour, tragédie et absurdité. À travers une autofiction débridée, Romane Brandeis explore les racines de son anxiété, mêlant souvenirs d’enfance, relations familiales et rencontres marquantes. Son récit, ponctué de digressions humoristiques et de moments de vie poignants, offre une réflexion sur les injonctions sociales et personnelles qui pèsent sur la jeune génération.

Elle partage avec nous son parcours personnel, de l’enfance à l’âge adulte, en évoquant ses angoisses, ses joies, ses peines et ses rencontres marquantes, les relation hommes femme, la rencontre amoureuse, les liant à ses propres expériences d’anxiété. A travers une performance pleine d’énergie, la comédienne offre une belle réflexion sur les émotions humaines et les défis de la vie quotidienne. A travers cette galerie de personnages bien ciblés (camarades de lycée, amies, profs de théâtre ou sa mère) ce spectacle offre une réflexion sur les émotions humaines, tout en invitant le spectateur à une introspection sur ses propres angoisses. L’humour, parfois grinçant, sert de catharsis, transformant la souffrance en une matière théâtrale vivante et engageante.

Oscillant entre légèreté et profondeur, son jeu est marqué par une théâtralité bourrée d’énergie et une sincérité désarmante,. Sur ce plateau nu où repose juste un micro et un voile, la mise en scène sobre d’Agathe Jeanne soutient efficacement le récit, permettant à l’actrice de captiver le public sans artifice superflu. C’est joué avec une telle précision et un tel sens de l’autodérision, on ne peut qu’en rire aux éclats. Dans cette performance qui oscille entre comédie, tragédie et absurdité, les mots fusent à la vitesse de la lumière. Romane Brandeis n’hésite pas à en faire des tonnes, quitte à entrer parfois dans le registre du sur-jeu et du burlesque. Courez-y : durant une heure cinq vous prenez crampes de rire sur crampes rire et vous aurez du mal à reprendre votre souffle. 

Jean-Christophe Mary

 

Théâtre La Flèche. 77, rue de Charonne, 11? Paris. A 21h. De 16 à 25 www.theatrelafleche.fr. Jusqu’au 7 juin 2025.

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Jean-Christophe Mary

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