Jean-Pierre Mocky ne filmera plus la satire du monde
Il était le plus célèbre des réalisateurs confidentiels. Jean-Pierre Mocky est mort aujourd’hui à Nice, il avait 86 ans si l’on croit sa chronologie, 90 si l’on colle plus à la réalité.
Mocky se sont 60 œuvres dont les iconiques Les Dragueurs, Y’a-t-il un Français dans la salle ? À mort l’arbitre… Satiriques, pamphlétaires, les films de Mocky étaient noirs et tendres, toujours tournés avec les moyens du bord mais avec des castings de stars.
Dans Le Renard Jaune en 2013, on croise Béatrice Dalle, Catherine Deneuve dans Agent trouble ou encore Bourvil dans Un drôle de paroissien, La Cité de l’indicible peur, La Grande Lessive (!) et L’Étalon…
Par communiqué Franck Riester a salué la mémoire du cinéaste : “Jean-Pierre Mocky donnait souvent l’image d’un provocateur au verbe haut. Il s’enflammait vite. Mais le feu qui l’habitait, et qui se manifestait souvent sous les dehors de la colère, était aussi et d’abord celui de la passion.”
Mocky a su capter la mélancolie du monde, celle d’avant, pendant et après 68. Un monde où il filmait la liberté et les travers des sociétés sans insistance.
Il a reçu en 2010 le prix Henri-Langlois pour l’ensemble de sa carrière. Il fut également le géniteur du metteur en scène et comédien Stanislas Nordey, qui dans un long entretien donné à Sébastien Porte dans Télérama daté du 10 août déclare “En fait, la vraie année de naissance de mon père est 1929, mais il avait inventé une histoire rocambolesque pour se rajeunir de quatre ans auprès des assurances, et pouvoir ainsi continuer de travailler. Car beaucoup de compagnies refusent d’assurer les réalisateurs au-delà d’un certain âge”.
Visuel : Costa Gavras et Jean-Pierre Mocky (c) Yaël Hirsch