Le roi Baïbars règne sur Paris quartier d’été
Prêts au voyage? Alors rendez vous au théâtre Sylvia Monfort où le metteur en scène Marcel Bozonnet nous raconte deux heures durant l’incroyable épopée d’un roi né esclave. Les comédiens formidables évoluent , chantent et rêvent dans un décor laissant place à la poésie et l’imagination.
L’histoire de “Baïbars, le mamelouk devenu sultan”, repoussant les invasions mongoles et ravissant aux croisés leurs principales forteresses – dont le fameux Krak des chevaliers – est l’une des grandes épopées du monde arabe. De mise à l’épreuve en conquête, d’apprentissage en bataille, les 36 000 pages du Roman de Baïbars contiennent tous les éléments qui font la grandeur du picaresque : mettant en scène tour à tour la bravoure et la ruse, l’action et la pensée. Le texte prend donc des allures prophétiques liées à son essence même. Cette histoire se racontant depuis des générations comme un mythe fondateur dont le principal enseignement vise à ne pas chercher à aller contre son destin .
Ce conte s’inspire d’un fait réel. Nous suivons le chemin initiatique du sultan Al-Zaher Baïbars. Nous le découvrons pouilleux dans un hammam pour devenir au fur et à mesure d’aventures incroyables un héros. Pour raconter, la mise en scène passe par la voix. Celle du conteur qui raconte l’action se déroulant sous nos yeux, et celle du chant, en arabe, cristallin de Houria Aïchi. Huit comédiens évoluent, et deviennent, à l’aide de masques et costumes suspendus sur des portants servant de décor, 45 personnages.
A nous princesses en danger, croisades, rapts et complots! Si l’on regrette la lenteur de la mise en place de l’intrigue, ce sentiment s’envole avec le second temps du spectacle qui réussit par la justesse du conte, la force du jeu et l’univers électro-acoustique à nous emmener dans les rues du Caire, sentir l’ambiance des mauvais quartiers. Un beau voyage.