Livre-report : Sophie Hunger, Waltzer für Bob Dylan à la Cité de la Musique (08/03/2012)
Dans le cadre du programme exceptionnel que propose la Cité de la Musique autour de l’exposition Bob Dylan, aux côtés de Syd Matters ou Moriarty, la songwriteuse suisse-allemande Sophie Hunger est seule en scène avec ses 3 guitares, sa voix folk et son répertoire de Bob Dylan originel du 7 au 9 mars 2012 à 20h dans l’auditorium de la Villette. Intitulé “Be part of my dream” son tour de chant éblouissant revisite le répertoire de Bob Dylan avec grâce et simplicité. Un grand souffle de beauté.
Révélée par son album “Monday’s Ghost” (Universal, 2009), l’auteure compositrice Sophie Hunger s’est effacée derrière l’interprète hier soir à la cité de la Musique. Arrivée en carré parfaitement lisse, pantalon noir et T-Shirt blanc dans un décor exclusivement constitué par ses trois guitares, elle a investi la scène de l’auditorium de la Cité de la Musique avec une humilité bouleversante. Harmonica autour du cou, virtuose à la guitare, elle a comme caressé ses chansons préférées de Bob Dylan de sa voix infiniment gracile et délicate. Elle a offert à son public médusé très peu de blabla et beaucoup de très bon et très authentique Bob Dylan, entièrement revu et revécu jusqu’à la chair de poule.
Après avoir commencé sur une boutade en anglais (elle aurait d’abord apprécié le poète Dylan Thomas avant d’entrer dans l’univers de Bob Dylan), Sophie Hunger a enchaîné pendant 1h15 les morceaux. Morceaux, qu’elle a choisis subtils et personnels au début. Puis elle a emporté son public avec sa version de “Don’t think twice, it’s all right’ avant de poursuivre par une reprise douce de “Times, They are changing”. Le petit intermède biographique sur la vie de son père est le seul mot personnel qu’elle s’est permis avant de chanter le bouleversant “North country blues”. Elle a enchainé avec énergie sur une version vivante de “Boots of Spanish Leather” et a presque fait danser l’assemblée avec une version quasi-flamenca de “It ain’t me”. Et elle a fini par un déchirant “One Too Many Mornings” – type de chanson terrible qu’elle dit ne plus savoir composer aujourd’hui.
Puis elle a fait à son audience le plaisir de revenir toute de rouge vêtue, pour un bis dans lequel elle a livré le fin mot du titre de son spectacle : Dylan a dit “Be part of my dream”, elle préfère dire “Be part of my reality”. Une réalité qu’elle a entériné en remerciant Paris dans un chant du cygne à Capella en son honneur.
Chaleureusement applaudie, Sophie Hunger a montré sans rien dire et juste en chantant comment l’on pouvait authentiquement et simplement revivre la musique de Bob Dylan, avec une profondeur égale à travers les continents et les années.Paradoxalement en ne chantant rien que du Dylan sans aucun commentaire sur son rapport au monstre sacré, elle nous a fait vivre un grand moment de musique et d’intériorité.
Pour lire notre critique de l’exposition, c’est ici.
Et le programme des évènements autour de l’exposition, c’est là.
Photo : Yaël Hirsch
Articles liés
One thought on “Livre-report : Sophie Hunger, Waltzer für Bob Dylan à la Cité de la Musique (08/03/2012)”
Commentaire(s)
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
ruhal floris
Je récris le message posté sur facebook ci-dessus, mais on ne saoit pas où ça va:
Hum, je crois que vous n’avez pas tout à fait saisi. Les “je ” de Sophie Hunger ce n’était pas elle, mais Bob (donc Dylan Thomas, le début de vie à Duluth dans le Nord).
Mais sur le magnifique concert, l’article est super. Merci.