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“L’Esprit vintage” selon Fabrice Martinez-Tocabens : « Le mot fripe est un mot magnifique »

“L’Esprit vintage” selon Fabrice Martinez-Tocabens : « Le mot fripe est un mot magnifique »

28 July 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Alors que le Festival décline doucement jusqu’au 31 juillet, le webzine Toutelaculture s’est interrogé sur la vie des commerçants de la rue la plus en vue du festival, la célèbre “rue des roues”. Nous avons rencontré le Roi de la fripe en son royaume baptisé “L’esprit Vintage”. Coup de chance, il a été disposé à nous donner de bonnes adresses parisiennes !

Fabrice Martinez-Tocabens, vous êtes à la tête de l’Esprit Vintage, une institution de la rue des Teinturiers, LA rue des roues, LA rue du festival d’Avignon si l’on peut dire ! Qu’est ce que l’Esprit vintage dans le fond et dans la forme ?
L’esprit vintage, c’est être décalé, c’est refuser d’être dans des normes, dans le prêt-à-porter, dans la grande consommation. C’est être différent des autres. L’esprit vintage c’est un concept, le mélange de la fripe et de la brocante.

Il y a deux parties dans le magasin ?
Exactement, il y a deux parties où les gens peuvent circuler allégrement, d’un coté à l’autre ou se spécialiser. Le concept c’est d’être novateur par ce mélange mais aussi d’être alternatif en terme économique puisque la fripe c’est quand même de la récupération, c’est un refus de la consommation jetable, la brocante aussi. C’est aussi cette capacité à renouveler, même si on assemble les choses différemment, on ne refait plus des intérieurs comme on le faisait avant de manière très uniforme, on mélange des styles plus facilement, c’est valable sur du meuble, c’est valable dans l’habilement, voila le concept.

Vous employez naturellement les termes de fripe et de vintage, quelle est la différence entre les deux ?
Le vintage est un terme très à la mode qui regroupe un état esprit. Moi j’aime bien le mot fripe, je ne rejette ni l’un ni l’autre. Le mot fripe a été rejeté car il voulait dire « morceau de tissu », c’était sale, pour moi c’est un mot magnifique qu’il faut remettre à l’ordre du jour.

Comment reconnaitre une bonne friperie?
A l’odeur ! (rires). En plaisantant, c’est vrai tout de même ! Un magasin qui sent bon, c’est un gage de sérieux. On peut bien sûr faire des découvertes dans des friperies de déballage massif. Ça reste valable pour des gens qui ont de grands problèmes financiers, cela permet de s’habiller à très bas prix, pour cela, c’est une solution de secours. Maintenant, je crois qu’il faut se tourner en direction des fripes qui sont sérieuses dans leur présentation, propres, originales, qui ne sont pas tournées uniquement vers la marque, mais qui sont capables de faire des alliances entre des produits de marques et des produits plus confidentiels.

Quelles sont pour vous les trois boutiques inratables à paris ?
La meilleure : Frip Star,8 rue sainte croix de la Bretonnerie, 75004, ensuite, Mamz’Elle swing, 35 bis rue du Roi de Sicile , 75004 et je dirais Stephane, 65 place du docteur Lobligeois, 75017.
Surtout… Evitez la rue Saint Honoré… !
Et pour ceux qui partent en voyage à Montréal, l’avenue Saint Laurent à tout prix !

Est-ce que vous avez été toujours vendeur, qu’est ce qui vous a amené à créer cette boutique ?Non, je n’ai pas toujours été vendeur, même si j’ai vendu des voitures alors que je ne savais pas conduire ! Jusqu’il y a un an et demi j’étais attaché territorial à la mairie de Carpentras, auprès du Maire formidable qui m’a laissé partir pour mener à bien mon projet.

C’était un rêve ?
C’est une idée qui a mis le temps, il faut tomber au bon moment dans sa vie, ça correspondait à une envie d’abord de se réaliser personnellement et de mettre en œuvre ce que l’on pense aussi. Si on arrive à faire l’alliance entre les deux, cela peut fonctionner.

Est-ce schizophrène de travailler rue des Teinturiers pendant le festival d’Avignon, quelle est la différence d’ambiance entre le 8 juillet et le 3 août ?
Cette rue est une parenthèse dans la ville, elle ne ressemble pas au reste de la ville. Elle a son pavage, son canal, ses rues. Le festival ouvre une nouvelle parenthèse. C’est un village ouvert dans lequel on peut trouver sa place. C’est une poupée Russe, chaque fois on enlève et il y a quelque chose derrière.

Combien il y a-t-il de théâtres et de commerçants à l’année ?

Le chien qui fume, le Bourg neuf et l’Albatros font des choses à l’année, pas à la même cadence bien entendu. Tout le reste est fermé. Du point de vue de la restauration il y a les grandes maisons établies : l’Offset, le Zinzolin ou encore le Couloir sont des permanents de la rue.

Quelles trouvailles avez-vous déniché qui rendrait jalouses nos lectrices parisiennes ?
Un petit sac en lézard, des escarpins Dior, une paire de Louboutin ! En revanche, je raffole des seaux à glace en forme de fruits. Les pommes ne sont pas très chers, chez un bon brocanteur ça vaut 5€. Certains fruits comme les fraises valent plus cher ! Il faut aller au bon endroit !

visuels: (c) C. Linda

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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