Danse
Lady Magma, la vague hippie de Oona Doherty

Lady Magma, la vague hippie de Oona Doherty

04 April 2019 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Événement sur la planète danse, la désormais célèbre chorégraphe et danseuse irlandaise présentait sa dernière création au CDC Atelier de Paris en collaboration avec La biennale de danse du Val de Marne. Hypnotique.

Pour une surprise c’est une surprise. Pour nous, Oona Doherty c’est la fille au physique androgyne qui se bat dans Lazarus and the Birds of Paradise, et qui, chaîne en argent autour du coup, baggy et cheveux plaqués, enrage dans Hard to be soft (qui sera repris à Temps Fort Danse au Théâtre de la Bastille du 8 au 12).

A l’Atelier de Paris, plus plein que jamais, Oona prend de la hauteur en maîtresse de cérémonie. Jean large, soutif coloré, bandeau bariolé dans les cheveux, elle est ultra fille. Elle nous met en condition avant que Lady Magma ne commence vraiment. Un long “inspir” , un long “expir” par la bouche et voilà, nous tous, réunis en communauté avons produit “le son de lady magma” que Oona nous définit comme “un cadeau pour l’âme”.

Puis nous entrons. La salle déborde. Le public est assis sur les gradins et sur la scène. Nous entourons les danseuses au sol, ou plutôt au tapis. Un monumental tapis persan totalement baba-cool où sont tracées des lignes courbes. 

Aoife Mac Atamney, Louise Tanoto, Tilly Webber, Janie Doherty et Justine Cooper, cinq interprètes sans unité de corps vont chacune, menée par leur “Chi”, déployer un mouvement d’une liberté folle. Au commencement, en body en velours lisse et aux couleurs vives,  elles sont au sol comme des nouveaux nés. Les jambes se tendent sur des pieds arqués, le cou se contraint. Pourtant, pas de souffrance ici, plutôt une arrivée au monde dans le halo de lumière rose-orange de Ciaran Bagnall et Oona Doherty.

Puis le passage à la verticalité se fait dans une référence à tous les rassemblements hippies. La bande son est faite de riffs lents qui semblent avoir été composés en 69 en même temps que The Age of Aquarius. Lady Magma devient un voyage dans le temps, complètement addictif. 

Tout nous envahit ici. La lumière en halo, les tourbillons de plus en plus habités des danseuses et surtout la connexion entre les cinq qui dépasse le champ chorégraphique. La transe est totalement seventies et nous rend complètement stone.

Encore une fois, Oona Doherty aura frappé mais en version peace and love. Une pièce rétro, un petit bijou de lâcher prise à voir ce soir à 20H30.

 

Visuel : ©Luca Truffarelli

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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