Théâtre
Une création clownesque à la Manufacture des Abbesses

Une création clownesque à la Manufacture des Abbesses

10 April 2013 | PAR Marie Boëda

“Des airs d’amour en carton” est une création de la compagnie Polygène. légère et vivante, sur la quête d’identité de jeunes gens la pièce se passe en musique. Toutefois le fil directeur de cette création est difficile à cerner.

Une petite scène encombrée de cartons, un tabouret et un piano électrique sont les seuls décors de toute la pièce. Un désordre agréable dans lequel Jo va “trier sa vie” à l’occasion de son déménagement. Aidé de deux amies, Marie et Andrea, Jo parvient, entre deux cartons, à s’échapper de la réalité en se transformant en un clown. Ce clown lui permet de renaître et de dire tout ce qui lui passe par la tête. Mais surtout, Jo s’évade en rendant visite à sa grand-mère qui est en fait une marionnette. Cet outil intéressant accentue le fait qu’elle ne vit plus dans la réalité, en tout cas plus dans le présent, puisqu’elle partage son existence avec “Mme Alzheimer”.

Tout en anecdotes et dialogues décalés, ponctués de touches italiennes, la pièce aborde cependant des thèmes qui manquent souvent de lien. On en vient rapidement à se demander où est le fil directeur. Il semble que la vie n’a ni queue ni tête et qu’aux côtés des problèmes de ces jeunes gens, le quotidien de la grand-mère de 97 ans est enviable. Andrea est un jeune chômeur italien que son accent disqualifie auprès de potentiels employeurs. Et tout est à l’avenant : difficulté pour trouver un appartement où les propriétaires demeurent respectueux de leur locataire, aliénation des relations due aux ordinateurs, critique des maisons de retraite… Des thèmes actuels évoqués brièvement à chaque fois qu’on aimerait voir approfondis. Ce qui reste c’est la fragilité de la vie, qui est en carton : “Qu’est-ce qu’on transmet? Une montagne de papiers…”, le déménagement autant extérieur qu’intérieur qu’accomplissent Jo et ses amis. Mais aussi des phrases justes et drôles et des comédiens naturels qui nous laissent entendre que la compagnie a vocation à nous faire découvrir de jolies créations : “Les non-dits sont des mots qui brillent par leur absence”.

Visuel (c) : affiche du spectacle et photos de Nicolas Topor.

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Camille Hispard

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