“Un métier idéal”, la force de travail de Nicolas Bouchaud
Faire de sa vie une oeuvre pour sauver celles des autres. L’action est celle d’un medecin, mais aussi, et le parallèle est osé, celle d’un acteur. Dans la mise en scène d’ Eric Didry, Nicolas Bouchaud campe John Sassall, le héros du Métier idéal de John Berger.
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John Sassal est médecin de campagne en Angleterre. On le rencontre alors qu’il sauve la jambe d’un homme pris au piège sous un tronc d’arbre. Bouchaud, l’immense Bouchaud qui fut dans sa vie Galilée aussi bien que le Roi Lear donne ici par son jeu une lecture augmentée du roman. Sur scène il est seul accompagné d’une toile peinte représentant une symbolique forêt, et derrière elle, une photographie, d’une maison esseulée.
Il sera d’abord lui, Nicolas Bouchaud, le comédien, avant de se muer à une vitesse éclair en généraliste parisien, avant une nouvelle mue cette fois en John Sassal. Le comédien est un immense conteur et son récit nous happe comme si nous étions enfants, un hiver, blottis au lit avec un bon roman. Cela aurait pu s’arrêter là, juste être l’histoire de ce docteur pour qui le patient n’est pas qu’un symptôme. Docteur comme il y en peu. Lui sait que les maladie ne sont que des traductions de l’inconscient. Mais le comédien, que dit-il de notre rapport aux profondeurs ? Lui devient un autre pour nous amener ailleurs. Lui donne de lui pour nous evader de notre cellule. Bouchaud se livre sur ses angoisses qui le paralyse, lui qui est toujours un personnage se dévoile comme rarement.
Ce spectacle est à la fois une réflexion magnifique sur ce qui est pour chacun “un métier idéal”, on se retrouve face à nous même dans cette pièce où il nous ait demandé si ce qui nous définissait adolescent est toujours d’actualité. Plutôt oui, en y repensant.
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